Avorton jeté en pature au monde
Qui semble snober cet etre frele
Et délaisse l’offrande moribonde
transi d’effroi plombé par la grele
Et l’orphelin et pathétique véhicule
Par la lumière conscience inoculé
Tout a la découverte d’une grace inexpliquée
Depuis l’esquisse de cet obscur préambule
s’invente un « je » qu’il décide de prolonger
Et soudain ma vie bascule…
Je croîs, je crois
A une vitesse exponentielle
M’affranchissant de cet amas de séquelles
A partir de maintenant j’ édicterais les lois
C’est donc le printemps qu’annonceront les hirondelles
Je suis plus grand que Gulliver
Dans la molesse de mes étirements
Je bouscule des tours d’acier et de verre
Et dans ma pomme les vers
Font la taille d’un serpent
Je traverse les nations
Les frontières
Vos douanes et vos barrières
Ne sont pour moi qu’une vague notion
Preuve de votre violence arbitraire
A chaque pas je fais dix-sept lieues
Mon rire fait trembler les montagnes
A chaque repas je bouffe dix-sept lieux
tous les feuillages de l’Amazonie
Ne suffisent pas à tresser mon pagne
C’est bien ma botte que représente l’Italie
Je suis un géant
Les séquoias me servent de cure dent
Mes rinces doigts sont les océans
Mon soupir est le vent qui vous vivifie
Et fait s’envoler vos baraques
La stratosphère craque
De ne pouvoir contenir ma mégalomanie
Je croîs je crois
Dans mes yeux vos satellites se mirent
Les trous noirs sont les vestiges de mon ironie
La voie lactée la buée que j’expie
Et je ne peux plus me contenir
Je créé des big et des bang en me faisant jouir
Et je m’aime au dela de tout ce qui est permis
C’est de mes sécrétions que vient la panspermie
Et plus rien ne peut me nuire
La terre est ma dernière larme
D’ou jaillit le principe de la vie
C’est sous influences de mes charmes
De mes célestes gestes d’ennui
De ma cosmique nonchalence
Que votre comique engeance
inventera des mythologies
Pour lesquels vous prendrez les armes
Que vous transformerez en aiguilles
Et que vous apellerez science
Vous inventerez le concept d’infini
A partir de mes états d’errance
Je croîs je crois
Dans mes baillements j’avale des univers
Les anneaux de saturnes sont mes ronds de fumée
J’invente le temps que je module à volonté
Je suis le maitre des hivers
Eternels et glacés
Mes lubies sont les sphères
De vos nuits étoilés…
C’est bien l’or de ma bite
Qui vous mit en orbite
Par une nuit primitive ésseulé…
Car a ma taille il n’y avait de sphincter…
L’année lumière est battement de mes paupières
Fatiguées…
Je m’assoupis sur un amas d’étoiles
Sur les corps à la dérive d’opale
Que je rassemble en un astrologique édredon
A la fin les constellations
Sont la poussière des rales
De ma dernière consternation…
A ma ligne malingre certains se fiant
Me qualifie de petit
Me jugeant à ma silhouette raccornie
Ne vous y trompez pas je suis immensémment grand