Au bord d’une rivière, un jour d’été, aux confins du jardin, un ragondin, la tête hors de l’eau, nage à la surface de l’eau paisible, et tient délicatement, dans sa gueule , par la tige, une fleur de pissenlit. Ainsi se conjuguent, dans la gueule de l’animal, tandis que ses petites pattes battent l’eau de la rivière, le règne végétal et le règne animal. On ne peut pas ne pas penser qu’il s’agit d’une offrande. Soudain, l’animal plonge vers le fond de la rivière.
On dit que l’entrée de leurs refuges peut être dans les berges immergées, et peut, par un système de galerie souterraine, aboutir à un endroit souterrain hors de l’eau. Le règne animal, le règne sauvage recèlent leurs mystères , c’est ce qui fait leur force et leur grandeur : pourtant, par une sorte d’anthropomorphisme, sans doute infondé, je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement de cette scène avec celle d’un amoureux transi offrant une fleur à sa belle.
21/4/17
