Lumière du Nord
Un jour, sous la lumière du Nord en Finlande,
La Sainte étoile vint éclairer mes ténèbres,
Je me sentais comme Heathcliff dominant la lande,
Pris d’une ivresse singulière chez les guèbres.
Malgré l’immense beauté adressée au Fjord,
Son cœur d’azur m’enlaçait d’un bonheur félin
Lorsque, spolier de ses appas de soie et d’or,
Elle ôtait l’énigme amoureuse de son sein.
Bénéfice onirique d’un visage admirable,
La magnitude de son regard amplifiait,
J’imaginais la Madone d’un noble retable,
Des gerçures cuivrées ornaient ses yeux noirs jais.
Le velours de l’hiver boudait la Chandeleur,
Février bercé par quelques motifs livides
Nourrissait ma Colombe avec cette langueur
Reconnaissable à l’arpège des Euménides.
Glorifiant ses baisers tel un savant vizir,
Le cantique du désir étoffait mon soir,
L’éventail Européen s’ouvrait au zéphyr,
Brûlant ainsi le métal d’un grand encensoir.
Un crépuscule angélique annonçait Byzance,
La toilette famélique de ma galante
Maculait ce sommeil assoiffé de romance,
J’étais prisonnier de son âme frissonnante.
R-F LEFORT (28/11/2014)