d'une saison l'autre,
comme un retour dans le ventre
de sa mère,
la longue caresse de l'eau
sur tout son corps,
une main bienveillante, amie,
enveloppante,
sensation oubliée depuis l'été
précédent,
conjuguant contrainte et liberté,
vigueur, grâce et joie retrouvée
grand requin blanc en apesanteur
se coulant entre deux eaux,
cette eau qui est pour lui, à la fois
sa force et sa loi
et que nous, les hommes,
ne faisons qu'effleurer à peine,
qu'éprouver dans l'instant,
pleins de désirs et de craintes,
d'hésitations, d'élans et, déjà,
de regret
comme un pays étranger
et pourtant si proche, si familier
dès avant notre naissance,
débordant de promesses,
de secrets, de joie et d'espérance
un monde à jamais interdit, enfoui
mais qui, paradis perdu,
nous hantera à jamais,
chaque fois que nous plongerons
dans le bain primordial et sacré
d'un bassin, d'une rivière ou de la Mer,
dans un éternel retour aux origines