Sertir la pénombre.
Trois immobiles mouvements dans le printemps naissant.
Quand se soulève la ronce avec la chaleur des pierres, sous le lierre courent des musaraignes, le vent à tire d’ailes.
Errer au seuil des chemins en creux, avec à l’horizon deux enfants, un chien un peu bête et la nuit comme amie. Ce sera demain la chaleur naissante au loin, puis le rougeoiement d’une aurore.
Tout est immobile, sauf le vallon, les angles rugueux de la vieille femme posée devant l’âtre, veillant le père, le nourrisson braillard dans son cagibi, babils silencieux parfois.
Le fils est parti pour Verdun ou la ville, c’était avant le temps d’avant, la guerre ou savoir quoi, trépassé par les cathédrales d’acier. Il va neiger. Même le Christ, oublié de Dieu dans le pays à l’agonie sèche ses larmes, il y a les foins à faire, rentrer les bêtes, survivre ou essayer de vivre.
Il y aura des jours de givres et de glas, de longs lundis sans pain, puis les pétales écarlates des coquelicots sûrement.
La vie oubliera les volcans, le bleu de l’eau.
A la fin, le monde tournera trois fois autour de son axe ne laissant qu’une nuit diadème ornée de souvenirs.