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La Terre vue d'Apollo 8
Kennedy l'avait dit, c'était une ambition
Transportant la nation de façon peu commune.
Car battre les Russes semblait la vraie mission.
Ils ont donc appelé tous les Dieux de l'Olympe :
Saturne et Apollon, sans oublier Mercure.
La fournaise des Dieux faisait seule que grimpe
Un monde de métal quittant le clair-obscur.
Et Jupiter grondait et envoyait sa foudre
Lécher le fier vaisseau qui s'approchait des cieux.
L'Univers était grand et semblait se résoudre
A les laisser quitter un monde délicieux.
Que la Terre était bleue, asile minuscule !
Le globe était bien rond, honneur à Galilée.
Qui donc pouvait croire que les gens se bousculent
Sur ce petit caillou qui semblait rutiler ?
Ils voulaient voir les Dieux mais il n'y a que le vide,
Un vide sidéral et vraiment sidérant.
Au revoir la Terre, bonjour l'astre livide.
Alunir mes enfants c'est quand même atterrant.
Puis une déclaration : un petit pas pour l'Homme
Un grand pas pour l'humanité, c'était bien dit.
L'avenir commençait, l'espoir devenait comme
Pris par un vertige, semblant abasourdi.
Tout serait possible, l'Espace nous attendait,
Maintenant la lune et demain l'Univers.
La race des Hommes alors se prétendait
Apte à ne rien laisser qui ne soit découvert.
Mais où est donc passée la conquête promise ?
L'homme n'a pas dépassé la banlieue de la lune.
Le jeu ne vaut plus rien et où serait la mise,
La course est oubliée et ne fait plus la une.
Un petit pas c'est bien, marcher c'est autre chose.
C'est prendre une direction et savoir s'y tenir,
Ne pas se ménager pour toucher au grandiose,
Aux pures étoiles vouloir appartenir.
Mais où sont donc passées les nouvelles frontières ?
Kennedy est bien mort et son souffle avec lui.
Les vrais visionnaires hantent les cimetières
Et voient filer au ciel un bout d'acier qui luit.
A Isaac Asimov, Ã Carl Sagan