Vieille blessure de jouvence
Si ta fontaine est un veto
Alors, funambule j'avance
Sur les mâchoires de l'étau.
Chassé du présent qui m'éreinte,
Par les sales temps, emporté,
Mon être sans paraître emprunte
Des fards d'eau bien lourds à porter.
Je me maquille d'un paraître
Aux couleurs grises d'un secret
De Polichinelle. Peut-être
Est-ce celui que tu dirais !
Qui penserait : je suis un ange !
Me brusquerait de son non-oui
D'une auréole qui démange
Les maux, dans ton corps, enfouis.
Quel homme étais-je, hier ? Qu'importe !
Je suis courant d'air… Le devin
Ouvrant et refermant la porte
Comme un groom de salle de bains
Augure un ciel ; sous l'avalanche
Seraient rois dans mon goémon
Les poux de Dieu à barbe blanche
Mêlés aux cheveux d'un démon.
Ma mémoire est un gouffre et siennes
Sont mes pensées quand les burnous
Après toi ma Longovicienne
S'emmerderaient sur mes genoux.
La sérénité se fiance…
À quelle méfiance, bon sang !
De la chicha de ma conscience
S'extirpent des airs innocents.
Ta mère me pousse. Je nage
Dans un amer Picon. D'où vient
L'amertume de ton jeune âge ?
Tu vois, ce soir je me souviens…
De l'oreille de mon repaire
J'ai entendu le chat miauler :
Oh dis-moi : est-ce toi mon père ?
Et dans mon rêve auréolé
De l'isoloir que larme arrose
Tombaient, puisque tout était vrai,
Des poils en pétales de rose
Sur des tessons de vain vouvray.
Serais-je alors, adolescente,
À cacher sous mon propre toit
Toutes les griffes menaçantes
Derrière des fagots de bois ?