Ainsi déshabillée elle n'était plus nue
Maintenant grasse
Dans son palais trop grand
Pharaonne va.
Elle serre contre ses cuisses un petit singe ventru
Volant des cacahuètes.
Au plus profond du désert volent ses cohortes
Ayant vaincu jusqu'aux scorpions
Mais la bysantine n'a plus d'âme
Pleurant dans ses abîmes.
La belle courroucée
Enfoncée dans son pouf
Peste et aiguillone
Des esclaves immobiles
Tuant des mouches.
Des poussahs se dandinent
Lourdes graisses aux yeux blancs
Mâchouillant des loukoums
Inutiles et dolents.
Elle erre, une somnanbule
Près des couloirs changeants
Où des panthères divaguent
Avec leur regard blancs.
Les montreurs d'ours sont farceurs
Ces lâches dindons
Agités de tics ils proposent
Des tours mirobolants.
Nerveux ils tirent
A force perdue sur des chaînes
Accrochées aux museaux sombres de bêtes dressées
On la craint.
Son tombeau, plus haut que le ciel est à l'envers.
Enfouie dans la nécropole des destins qui se figent
L'inhumaine va.
Ses fines cicatrices ondulent le long du cou
C'étaient les griffes des chats jaillis des murs.
Quand au bain elle allait déjà propre
Sur sa chamelle ballotée.
Sa volonté est tombée, elle est comme un mouchoir
Dans l'eau de ses piscines elle a les bras en croix
Face tournée vers les cieux clairs
Guettant l'étoile où vit son prince
Elle sait son empire, les chars et les soldats
Les nababs aux mille pestes
Mais ses larmes sont pour lui
Des pleurs, du sel dissous.
L'ardent amant
Le prince perse
Dont un jour, jalouse
Elle fit que de son corps la tête se séparât.
Lui manque.
