Madame, veuillez m'excuser Madame
Je voulais vous parler Madame
Pouvez vous s'il vous plait
Abandonner cet air méfiant et retranché
Veuillez me pardonner Madame
Si je ne suis pas bien au fait
Des méandres de la communication moderne
Et de l'étrange entrelac de ses subtilités
Excusez ce prologue qui doit vous sembler paterne
Un brin désuet et quelque peu emprunté
Je me demandais Madame
Ce qui provoquais chez moi pour vous
ce réel interet
Un rayonnement soudain
Une fugace flamme
Au milieu de cette multitude
de mes comtemporains affairés
de tous les acteurs de cette urbanité
De cette folle promptitude
Ou tous semblent s'accorder
En une commune et culturelle attitude
Je me sens si piteux madame
Et si tout me parait étranger
C'est que j'ai vécu sous d'autres lattitudes
Pouvez vous m'accorder un moment Madame?
Vous semblez réticente
Et je ne veux pas vous déranger
Mais bien que je sois français Madame
J'ai observé en dilettente
Vos moeurs et vos codes secrets
Et je veux vous dire Madame
Que tout ceci me parait bien abstrait
Pourtant vous semblez de celles
Pour qui l'on se damne
Et dont la fortuite rencontre
Ne vous laisse pas sans séquelles
Pourriez vous Madame
Cessez de regarder votre montre...
Voyez cette image d'épinal Madame
On entend gazouiller les hirondelles
Dans cette antique rue pavée
De celles ou les poètes se fanent
A la recherche de demoiselles esseulées
Qu'ils voudraient le temps d'un vers éternel
Prendre pour femme...
Alentour on entend glousser
Des adolescentes aux voix de crécelle
A la terrasse des cafés...
A quoi pensez vous donc Madame
Car vous paraissez contrariée
Est ce le poid de la culpabilité naissante?
Qu'engendre notre idylle imaginée?
Ou la gene de cette conversation forcée
Qui vous est indécente?
Vous rougissez Madame
Je pressent votre duel intérieur
Car jusqu'alors vous ne m'avez pas repoussé
Tandis que nous battions le macadam
Vous vous taisez Madame
Mais vos yeux sont rieurs
Et cet état de faits madame
Est pour moi un encouragement
La condition de nos natures respective est inique
Sachez que ce genre d'audace jamais ne me prend
Peut etre etes vous unique
Mais parfois je me méprend.
Vous en doutez madame tout autant
Vous qui n'eutes
qu'a faire qu' à des cyniques
A des etres malveillants
Et autres pervers narcissiques
A de sombres fils de putes
Qui n'en voulait qu'a votre céant
Auriez vous foi Madame
En la chanson d'un timide innocent?
Ou succomberez vous Madame
A l'avertissement effréné de vos écrans
Ou les hommes sont par nature des voyous
Brutaux et vicieux et décadents
Des betes de somme
La seule chose dont je vous somme Madame
c'est d'écouter vos sentiments
Vous qui futes peut etre la proie de violences
Ou de harcelement
Vos yeux balance MAdame
Et votre silence est éloquent
Je vous prie de croire Madame
En la sincérité d'un coeur d'enfant
Qui fut lui-meme victime de tourments
Et si ces exactions ne furent pas physiques
Ne sous estimez pas le traumatisme inhérent
Et ses conséquences dramatiques...
Madame je comprend votre point de vue
Vous qui gardez en mémoire
Le souvenir de quelques assauts de rue
Quelques flirts de troittoirs
Qui se faisaient à votre insu
Dans des ruelles tard le soir
Ou vous craigniiez pour votre vertu
Et si je vous disais maintenant madame
Que je reve a votre corps nu
A votre abandon, a votre peau lisse
A vos complaintes gémissantes et crues
Appeleriez vous Madame la police?
Portiriez vous plainte contre mes intentions accablantes
Contre espèces sonnantes et trébuchantes
Comme une farouche débutante
Car je revais à votre interstice?
Ou je voyais passer comme une étoile filante
Le rubis dévoilé par votre entrecuisse?
Je suis perdu Madame
Je vous voie vous enfuir en courant
En moi meme je me blame
De ne pas etre au courrant
Des us societals et des dictats de mon temps
Mais d'égal à égal, parole de quidam
J'aurais voulu moi etre votre prince charmant
Madame!
Mon cheval blanc reste coi
Car vous avez préférer prendre le tram