ce soir-là,
les oiseaux noirs et criards
venus de nulle part
envahissent le ciel
en un carrousel étrange
et s'élancent frénétiquement
à contre-courant, vers le nord,
comme un voilier remonte
au vent,
puis, sans qu'aucun signe
ne l'ait laissé présager,
soudain et contre toute attente,
reviennent en rase-mottes,
en bandes serrées et muettes,
ramenés par le vent de terre,
et leur ombre immense,
effrayante, balayant la vallée,
sème la stupeur dans les coeurs
et les esprits
. . . .
là-bas, d'autres oiseaux d'acier
aveugles et sourds aux pleurs
et aux larmes, crachent le feu,
ne laissant derrière eux
que des morts et des cendres,
sans trêve, ni honte, ni remords,
au mépris de toute humanité,
comme le fléau d'un dieu jaloux,
aussi impitoyable
que les hommes