Bleu. Je vis dans un pays bleu
Les arbres les toits les collines
les murs et les ports dessinent
leurs silhouettes sur le bleu
qui envahit dès le matin
l’immensité lumineuse
D’abord à peine laiteuse
la couleur doucement devient
un bleuté clair et transparent
qui aussitôt se partage
à la fin du paysage
entre le ciel et l’océan
Bleu tendre et léger pour le ciel
bleu plus dense pour la mer
bleus de demain bleus d’hier
bleus de toujours bleus essentiels
Le soleil les rend plus intenses
et puis en s’en approchant
ils deviennent même blancs
ô aveuglante conséquence
Régulièrement un nuage
une vague déchirent
du bleu l’immense empire
avec un arrogant courage
Le bleu tolère quelque temps
pour prouver son existence
et leur donner quelque chance
mais il n’accepte pas longtemps
Puis le soir envahit l’espace
et avant de s’endormir
le bleu choisit de s’unir
avec l’orange qui surpasse
le rose doré du couchant
Lentement tout s’assombrit
le bleuté est presque gris
le ciel tombe dans l’océan