Absents du jugement
nous avons étrangement été condamnés
à traverser pour quelques rapides instants
un univers insensé secret écrasant
d’immensité de durée et de silence
Aucune indication. Aucune explication
Nous cherchons avidement une voix amie
mais nous découvrons froid obscurité vide
indifférence et infinie solitude
Riches de ce seul néant sans autres vrais choix
nous imaginons des objets des religions
des buts des morales des jeux des musiques
Prisonniers perpétuels de notre biologie
nous fabriquons nous-mêmes fous obéissants
la génération suivante de condamnés
Absents du jugement
nous avons tous été condamnés à vivre