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(Carte blanche) à Claude Minière : "Relire Charles Olson"


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Posté 10 juillet 2018 - 09:38

<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"><br /><strong> Relire Charles Olson</strong><br /> <br /></span></p>
<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"> <a class="asset-img-link" href="http://poezibao.type...9f32b200c-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Charles Olson les martins-pêcheurs" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e2022ad359f32b200c img-responsive" src="http://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e2022ad359f32b200c-75wi" style="width: 75px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Charles Olson les martins-pêcheurs" /></a>Relire Charles Olson, ses poèmes, et, pour ce qui nous occupera aujourdâhui, son <em>Vers Projectif </em>(« Projective Verse »), sorte de manifeste, ou plutôt de « performance » (le texte étant en train de sâécrire sous les yeux et à lâoreille du public). Paru une première fois en France dans la revue <em>Tel Quel</em> à lâautomne 1964, avec un commentaire de Marcelin Pleynet, <em>Vers Projectif</em> est à lire désormais dans le recueil <em>Les martins-pêcheurs et autres poèmes </em>composé par Auxeméry pour les éditions Virgile en 2005. Le texte est foisonnant mais son intention principale est de promouvoir le projectif contre le non-projectif.  Il marque un nouvel engagement poétique, une nouvelle manière de vivre et penser la poésie. Il a parfois des accents claudéliens mais se veut libre, moderne, américain.<br /> <br /> <strong>Le pré carré et lâouverture du champ<br /> </strong>Olson oppose la composition par champ et le vers projectif au vers <em>fermé </em>et au poème <em>carré.</em> « La poésie, si elle veut aller de lâavant, et si elle se veut dâusage essentiel, doit, me semble-t-il, se saisir de, et sâintégrer, certaines lois et possibilités du souffle, de la respiration de lâhomme qui écrit, aussi bien que de ses facultés auditives ».  Le vers projectif, ouvert, parvient à son <em>accomplissement</em> quand il est décharge dâénergie. A partir du moment où le poète sâaventure dans <em>la composition par champ</em> et se met lui-même dans lâouvert « il ne peut suivre dâautre piste que celle que suit précisément le poème en train de sâécrire, pour soi-même ». Le poète est tout à son poème.<br /> <br /> Les déclarations dâOlson pourront peut-être apparaître à certains comme trop prescriptives (et parfois naïves). Elles sont « datées ». Mais qui sâest placé dans <em>lâouvert</em> saura reconnaître là lâeffort déployé pour inviter à une expérience sensuelle et spirituelle.<br /> <br /> <strong>Le poème comme explication (déploiement)<br /> </strong>« La forme nâest jamais plus quâune extension du contenu » souligne Charles Olson. Le vers est projeté, ou projection, non parce quâil viserait un but (comme le font les poètes du poème carré) mais parce quâil répond avec impétuosité à une impulsion quâil réalise et déplie. Levée des inhibitions, oubli des calculs, transport de la charge émotionnelle initiale. Olson sera conduit à lâépopée (espace large, progression cinétique), à souhaiter un poème moderne qui ait la « sauvagerie » de lâépopée.<br /> On peut penser que ces qualités paraissaient acquises par les lecteurs de Pound, de Williams et de Creeley mais le danger de leur étouffement était (est) toujours là. Olson aspire à un contenu vaste et des formes étendues, à de lâair frais.<br /> Il demeure aujourdâhui intéressant de voir ce qui sâest joué dans les années 50 touchant à la manière de prendre le poème, de se laisser prendre par lui, dâhabiter ce monde en poète. La déclaration dâOlson est pleine de vigueur, sâappuyant sur le<em> logos </em>et les « lois » de la pratique poétique. Par son manifeste il sâavance et en même temps fait retour sur sa force.  Je dirai quâil fait retour sur sa <em>jeunesse.  </em><br /> <br /> <strong>Jeunesse<br /> </strong>Quand <em>Projective Verse </em>est publié dans la revue<em> Poetry</em> de New York, en 1950, Charles Olson a 40 ans, T.S. Eliot soixante-deux. Auxeméry le rappelle, Eliot, policé et cérébral, est la bête noire dâOlson. La poésie, câest la jeunesse (on doit se méfier des poèmes de Vieux, ils sont pervers). Il y a ainsi dans <em>Vers Projectif </em>un très beau passage (p. 80-83) sur <em>la syllabe, </em>début, racine, source, présence physique « Mes remarques nâont pas dâautre ambition que de faire démarrer les choses » note Olson. Et en effet, à cette époque, en Amérique, sâexprimait une exigence et se vivaient des espoirs de nouveau départ.  Câétait lâépoque du Black Mountain College â où la danse était associée à la peinture et à la poésie, « danse de lâintellect parmi les mots » selon la définition dâEzra Pound.<br /> Ce qui deviendra par la suite plus net : le poète ne <em>fait </em>pas un poème, son écrit enregistre une séance dâenthousiasme.<br /> <strong><br /> Claude Minière<br /><br /><br /></strong></span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/GskpkNt0IXM" height="1" width="1" alt=""/>

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