Nous oublions la chambre dans laquelle meurent les restes de rivière
Et le jour s’inocule dans la franchise du sable
Sur le rebord de l’âme
Tous les incendies dissipent les sens
Quand l’aumône réside au milieu du hasard
Miellat de peur qui touche l’inconstance
À la tombée des ténèbres douces
Le sourire captif du passé
Les collines défendant le soleil
Le geste unique qui rompt les zébrures de tes yeux
Blottis dans la paresse diaphane du brouillard
Et les pensées de la nuit exhalent ta présence
La lumière vieillit dans tes bras
Comme l’air qui déchire les montagnes
Le cuir de la rue avance avec tes rêves croupissants
Les alluvions ignorent la loi de l’aube mais tu cours vers leur étrangeté
Vers le froid du silence
Comme un filon brumeux qui ajoure le bonheur
Nous oublions la chambre
Et l’apparat des routes
Tes yeux s’achèvent sur le sillon
Sur les empreintes résignées qui s’unissent dans les vrais torrents
Où nous égrenons l’éternité de nos doigts interdits.