Regarde
Regarde la bien la petite fourmi,
Elle est petite, elle est ordonnée,
Elle est travailleuse,
Tu la vois bien cette fourmi,
Elle a arraché ses ailes,
C’est toi, c’est moi, c’est nous,
La petite fourmi,
Petit atome de vie,
Petite molécule d’intelligence.
Un tout petit univers
Et toi ! Tu te crois encore si grand,
En elle, la vraie grandeur,
Toi ! L'homme ! Tu fais semblant de l’ignorer,
Toi si savant et tellement puissant,
Toi, homme… toi qui te dis le maître de ce monde,
Après ta mort. O mortel !
Après la fin de tous les hommes,
Ces descendants vivront et seront encore là,
Regarde donc cette fourmi si petite. /
Admire encore cette perfection de la nature, /
Une vie que tu dis sans rêves,
Une vie que tu dis sans désirs,
Mais une vie tellement parfaite
Elle vit au présent dans l’éternel,
Cette fourmilière
Te survivra des millénaires,
Des millions de siècles,
Petite fourmi,
Ton avenir est assuré,
Homme ! Comment durer ?
Et qu’en penser ?
A quoi rêves-tu ?
Petite ? !
Bruno Quinchez Morsang sur/Orge 1979 repris en juin 1995