Les grottes inatteignables de mon âme
Fleurissent, grandissent, se referment,
Gigantissent, minisculent, se raffermissent,
Elles sont les parois mouvantes de mon moi
Certaines sont des cavernes vides et inutiles
D’autres des gouffres sans fond,
Certaines abritent des lacs de tristesses
Ou des cavités inquiétantes où les araignées prolifèrent
Je n’y ai jamais vraiment fait de ménage
Et l’on pourra expressément passer son chemin
En voyant ces dédales sales, merveille d’un architecte
Qui voudrait perdre ses visiteurs dès les premiers pas
Surtout que j’ai toujours voulu les fermer au public
Et dans une pudeur excentrique de moine
J’ai entendu rarement leur beauté indéchiffrable
Et rarement compris la profondeur de leurs fondations
Pourtant quelques géomorphologues
Lors d’une fugace malice et téméraire
Ont essayé de voir un peu plus clair
Entre ces grottes sombres et revêches et poussiéreuses
Quelques ingénus dira-t-on
Qui n’ont pas ressenti le danger
Pourtant ils ont plus fait pour ces tristes couloirs
Que de la musique pour un cœur en peine
Maintenant les recoins oubliés sont des palais rayonnants,
Les excavations en chantier sont des bijoux d’harmonie,
Les avens impraticables resplendissent d’activité réflexives
Et mon âme remercie ces bâtisseurs humanistes
Merci les F******** pour y avoir déposé quelques trésors
Merci M***** et L** pour vos débroussaillements primordiaux
Merci encore Y*** pour avoir remplacé les murs de terre en murs d’ivoire
Et merci l’A**** pour ces nouvelles pièces incommensurables que tu as façonné.