Aller au contenu

Photo

« Traversée Tango »


  • Veuillez vous connecter pour répondre
Aucune réponse à ce sujet

#1 tim

tim

    Administrateur

  • Administrateur principal
  • PipPipPipPip
  • 5 689 messages

Posté 27 décembre 2018 - 07:54

<div class='rss_chapo'><p>Françoise Siri poursuit l'écriture de carnets de voyage sous forme de poèmes. Après son premier recueil, « Au cÅur de la Roya », qui emmenait le lecteur dans un monastère franciscain déserté, elle restitue ici l'atmosphère du tango argentin, où se mêlent le passé et le présent. « Fantômes des pistes/ les anciennes reines du bal/ tournent leur mantille sombre/ sur les sanglots du bandonéon. »</p></div>
<div class='rss_texte'><p><br/></p>
<p class='filet_sep filet_sep_4'></p> <p> <br/></p> <p>« J'ai pratiqué le tango une dizaine d'années à Paris, et j'ai ainsi visité les quartiers de Buenos Aires, à travers les paroles des chansons. » Voilà comment Françoise Siri - que l'on connaît comme critique, notamment à <i>Texture</i>, comme auteure et comme poète <a href="http://revue-texture...Francoise-.html" class='spip_out'>(lire ici)</a> - invite au voyage dans son avant-propos à son recueil de poèmes <i>« Traversée Tango »,</i> qui vient de paraître aux Editions Rafael de Surtis (Collection Pour une terre interdite). <br/></p> <p>« La tango est une pensée triste qui se danse », affirmait le poète Enrique Santos Discépolo. Françoise Siri ne le dément certes pas, qui écrit : « Le tango c'est l'histoire / de toutes les ruptures / de tous les abandons / de toutes les solitudes / debout dressée sur les pointes ». Mais les sanglots du bandonéon ne sont pas tout, ne sauraient faire oublier le galbe de la jambe dans son bas résille, l'éphémère beauté des figures, la sensualité de la chorégraphie. Dans le tango, plaisir et nostalgie ne font qu'un, comme le couple sur la piste. Et comme les conjuguent ces poèmes. <br/>L'auteure explique que le bal des Métallos, organisé par Angelica Chemla, et celui des 9 Billards, animé par Christophe Lambert et Judith Elbaz, étaient les plus beaux de la capitale, et ont inspiré grandement ce recueil. On y croise donc gens de toutes sortes, des prolos et des bourgeois, des Parisiens et des provinciaux, la fille qui se paye un taxi dancer, « les vieux milongueros » fidèles au rendez-vous de leurs souvenirs et les jeunes découvrant que « le tango tangue » et « oscille entre espoir et désespoir ». <br/>Le danseur argentin que l'on côtoie ici est une sorte de puzzle recomposé à partir de souvenirs et de visages de danseurs croisés dans ces bals. Mais toujours « Les hommes traînent leur solitude / les femmes leur amour inassouvi / Dans le cÅur noir du tango / trône la mélancolie » et ce sont bien « les arabesques du passé » qui se dessinent dans les circonvolutions de la musique et des pas. « Le parquet vole en éclats de miroirs » et les poèmes esquissent des tableaux : <br/> <br/><i>« On se maquille cru <br/>on s'habille poupée <br/>taille fine et seins pointus <br/>Les vieilles filles de Buenos Aires <br/>serrent leur jeunesse sur le cÅur » <</i>br/><br class='autobr' /> <br/>La danseuse de tango est peut-être pauvre, qui vient chercher consolation dans l'élégance de la danse â car « la beauté est ce qui reste / quand on ne possède rien ». On peut croire aussi qu'« avec ses hauts talons / elle a cru redresser / une enfance cabossée ». Mais on peut être certain qu'elle a convoqué l'imaginaire sur la piste. « La danseuse de tango / a peigné la longue traîne / de ses amants de rêves », nous dit Françoise. Et de noter, en marge de ses poèmes : « Des observateurs jugent parfois que la danse est "vaine" et que les danseurs se regardent trop dans le miroir. (â¦) On pourrait dire que la danse est aussi vaine que la poésie : elle cherche la justesse d'une ligne qu'elle n'atteindra jamais. » <br/>Voilà pourquoi ces poèmes font aussi penser à une forme de quête, celle d'un « instant de grâce » qui marie le plaisir et la tristesse dans des corps réalisant en trois minutes à peine l'accord de la musique et du geste. Ce que la poète nomme encore la « dilatation du temps ». <br/></p>
<div class="spip spip-block-right" style="text-align:right;"><strong>Michel Baglin</strong></div>
<p> <br/></p>
<p class='filet_sep filet_sep_4'></p> <p> <br/></p></div>

Voir l'article complet