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Les réserves débordent.


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#1 michel à franquevaux

michel à franquevaux

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Posté 12 janvier 2019 - 05:27

Il se reprend, et sans compter tire jusqu’au bout le chiffre, la broderie, le sarcasme à la bouche, un poids trop grand, une décision sans reproche, il se tord et contraint la fleur jusqu’à sa déchirure, son charme est incertain, sa vigueur est en transe, il touche et observe, les fleurs font une broderie.

Il se penche et il voit fort, lourd, les autres, les méchants, sont au loin et si présents, sa rage enrage, son remord le tend, il se décrit et il se recompose, il faut entendre et débarrasser le trop, le plus, l’informe.

Ils sont au loin et ils le hantent, ils comptent un à un les pétales, les fleurs tombent roses et graves sur les épines, sur les épines ils se reflètent et ils s’incrustent, les marcheurs, les malheureux, les affamés : ils ont trop de poids, trop d’ardeur, de faiblesse et de tremblements, leurs erreurs sont en grand nombre.

Les fleurs tombent sur les épines, le cœur arrondi il berce sa raison, il construit son avenir dans la forme perdue et il taille et il coupe, les fleurs tombent, les méchants sont au loin, si loin et sur la tête pleurent les citrons et le cœur des choses, sur le temps.

Il se tourne et il plonge une fois en trop, dans les souvenirs amers et insistants, il est perdu entre la force et les sarcasmes, entre l’impuissance et le temps passé sur les erreurs, si nombreuses et si fortes, il est perdu sous cet arbuste de neige en fleurs, il est perdu dans un parfum si présent, il a perdu la trace du tilleul, il a perdu le cercle du malheur, il ouvre les bras, il se repose, il se reprend et cherche sous les fleurs tombées dans les épines : sur la peau, entre les doigts, il pince les pétales.

Le cœur évanoui, la bouche amère, les yeux perdus au lointain il dit une réponse et annonce la vérité, il est perdu et il lie le passé aux épines, le futur sur la peau, il respire et recommence et tord la bouche sans rien faire.

Il est entre le feu et son odeur, il tourne sur le sol et traîne son armure, une armature forte, une envergure immense, les bras étendus, les bras trop long, il embrasse son monde et pleure le sort cinglant des vivants, si méchants, perdus et sans âge, retenus dans l’air et posés sur le cœur, il entend et il vient il compte les épines, il est perdu sous son arbuste qui neige en broderie ses bien pauvres fleurs.

13 Juillet 2009.