Dans le square
Assis sur un banc tout vert du square Gambetta,
Je regardais les enfants qui jouent et qui rêvent,
Eux ! Je les voyais, Ils étaient incroyablement sérieux,
Dans leurs monde personnel qui reste très intime,
Entre une balançoire à ressorts verte et rouge,
Et le bac à sable qui est un petit lieu bien protégé,
Les fillettes avec le seau, elles nous font de délicieux gâteaux,
Les garçons y font des tunnels ou construisent des châteaux,
Le sable est ratissé de temps en temps, pour l'épurer de ses déchets,
Je ne suis pas sûr que les microbes, ils y soient vraiment à l'aise,
c'est un espace protégé, des pigeons dégueulasses et des chiens,
Et aussi des satyres, ce lieu il n'est réservé qu'aux petit enfants,
Je voyais aussi des mères, avec les poussettes rangées en désordre,
Qui sont très attentives, où plutôt ce sont des nounous avec les bambins,
Des grand-mères aux cheveux gris ou bien des antillaises,
Un monde de bambins, de poussettes, de goûters et de jouets,
Entre la pelle, le râteau et le seau, des objets tous en plastiques,
Ils manipulent un sable, que je sais douteux, cela sans problème,
Tandis que les nounous qui surveillent, elles causent entre elles,
Mais ça parlait de quoi ? Je l'ignore ! Sans doute des enfants,
J'étais là tranquille sur mon banc et moi je les regardais jouer,
Je me disais : Que seront-ils dans vingt ans, trente ans ?
je l'ignore et je sais aussi que je ne serais plus là pour les voir,
Il y aura peut-être les cadres de demain, des énarques, des patrons,
Ou bien quelques artistes indisciplinés, des intermittents et des chômeurs,
Mais cela je ne le sais pas vraiment, car demain, il est encore à voir,
Non ! Je ne suis pas devin, ils vivront leurs vies, et moi, oui je serai ailleurs,
L'avenir s'écrit, avec tous les présents qui adviennent, les futurs qui arrivent,
Alors Laissons jouer ces gamins dans ce square, ceci c'est leur part d'enfance
Avant qu'ils ne deviennent des adultes, qui sont trop chiants et très exigeants
Et qu'ils oublient ce temps de l'enfance, celle-là qu'ils vivent maintenant
Je reste encore le gamin qui rêve, je les regarde et j'aime, ces gamins qui jouent
Peut- être ! Un gamin parmi eux sera-t-il, le président de la république ?
Et je ne sais pas si beaucoup, ils seront toujours à la recherche du passé lointain
Il y a dans nos origines vécues, plein de chemins à préférer, à parcourir
Et des carrefours de temps en temps, où il faut toujours choisir pour sa propre vie
Bruno Quinchez Paris le 7 juin 2016