
votre auteur préferé, celui qui vous a marqué
#31
Posté 01 février 2008 - 02:01
Et, modeste d'ailleurs, se dire: mon petit
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles
Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles"
Cyrano de Bergerac
Bonjour Noctis. J'aime particulièrement votre citation.
Elle résume à mes yeux ce que l'art signifie.
#32
Posté 12 février 2008 - 07:27
Je devais avoir 6 ou 7 ans.
Et puis Prévert, à la même période, "Paroles" : ça me faisait délirer, ces histoires bizarres.
Ma mère me faisait pleurer tous les soirs avec le Petit prince de St Exupéry.
Toujours dans cette période trouble, mon père pour me punir m'a obligé à regarder Richard III de Shakespeare. C'était gore, j'ai été émerveillé.
Tintin m'a certainement beaucoup marqué aussi.
Une période creuse de lectures alimentaires : Pif Gadje, le Club des cinq, Strange et tout ce qui venait de chez Marvel Comics.
Et puis j'ai bouffé du Stephen King.
De là , je me suis tourné vers le gore. Mais quand j'ai connu les Doors, j'ai commencé à lire Rimbaud. Entre le collège et le lycée, je bouffais du San Antonio, du Clive Barker, Dostoevski, les romans de la collection gore.
William Burroughs, le tiquet qui explosa - un choc profond.
Une de mes prof de français, au lycée, avait commencé son cours sur Ronsard en expliquant : "C'est ennuyeux mais il faut le connaître". Saurez-vous combien je l'ai haïe pour ce propos ? Mais elle nous a fait lire Michaux et du coup, je lui en veux un peu moins.
D'autant que je n'ai pas eu besoin d'elle pour découvrir "Le cornet à dé" de Max Jacob.
La prof qui nous a pris l'année suivantei était bien plus libertine que l'autre : grâce à elle j'ai lu Sade. Et Sade est grand. Diderot aussi, qui est devenu mon allié alors (et qui l'est resté). Quant à René Char, c'est le hasard qui me l'a fait connaître. Le titre "La nuit talismanique qui brillait dans son cercle" m'intriguait - et m'intrigue toujours.
Un court séjour en Russie m'a bouleversé. Anna Akhmatova a été ma confidente, infoutu que j'étais d'y retourner alors que la perestroika virait au fiasco. Pourtant, je lisais avidement le Manifeste de Marx et Engels - il n'a pas pris une ride !
De la philosophie, je n'ai pas retenu grand-chose - sinon Kant. J'ai eu la merveilleuse chance d'avoir un prof kantien.
Arrivé à la fac, j'ai rencontré Pierre Boulez - ou plutôt, ses textes. Non seulement ce type est un compositeur hors série, mais il a une plume très vigoureuse.
Mallarmé, Cummings, puis Artaud ont transformé ma vie. Faulkner, non moins. Je n'ai lu Proust et Zola que tardivement. Quant à Barthes, c'est un ami, je ne puis dire autrement.
Mais j'étais fasciné par une pièce de Racine, Britannicus : je l'ai lu 10 fois peut-être sans jamais me souvenir de ce qu'elle contenait !
Le "Kambudja" d'Yves di Manno m'a infiniment aidé. Emily Dickinson a guidé mes pas dans ces années perverses. Puis Celan, bien sûr. Un psychiatre à qui j'avais montré quelques textes avait trouvé des ressemblances de style.
Une longue secousse métaphysique a accmpagné la lecture d'Aurélia de Nerval. J'ai enfin pu lire Apollinaire, que jusqu'alors j'avais jugé mièvre.
Il ne faudrait pas que j'oublie Queneau, qui est un poète d'autant plus important pour moi qu'il ne se donnait pas des airs de grand. L'humour et le poème faisant corps dans son art poétique, il m'a permis de sortir du "mallarméisme".
Mais j'allais être ébranlé profondément par Meschonnic. Avant que la baudruche se dégonfle, malheureusement. Mais grâce à lui j'ai lu ou relu Saussure, Benveniste, Tynianov, enfin Lotman. Je n'oublie pas la Bible et du même coup, Jean Grosjean. J'ai pu me frotter à la prose de Breton, tellement plus vivifiante que ses vers !
La lecture dss "Mots et les choses" de Foucault m'a pris plusieurs mois : j'ai éprouvé un certain étirement neuronal à cette occasion.
Et puis les conseils d'amis... que j'ai suivis après des années : "La haine de la musique" de Pascal Quignard, "La chouette aveugle" de Sadegh Hedayat. Deux tremblements de la conscience qui m'ont obligé à saluer de loin des camarades que j'avais perdus de vue !
Nous sommes aux environs de l'an 2000. Je lis beaucoup à ce moment (ce qui ne sera plus le cas, ensuite, pendant quelques années...) Tolstoi m'a flanqué une gifle avec "La mort d'Ivan Ilitch". Chalamov devait quant à lui me cogner d'yn solide coup de poing avec "Tout ou rien". Et la rigueur de Mandelstam commençait tout juste de m'asphyxier. Mais ce n'était rien comparé à Platonov (= Dieu).
Platonov est sans doute ce qu'il a de plus bouleversant au monde. Pourquoi cela se sait-il si peu par ici ?
Avec Kourkov, il a été mon fil d'Ariane - en un temps où je peinais à lire une seule page de n'importe quel auteur, ces deux-là m'absorbaient dans leur univers avec beaucoup d'humanité. Ma reconnaissance à leur endroit est sans bornes.
Je suis certain d'en oublier beaucoup - et je ne parle pas de ceux que j'ai lu mais de ceux qui m'ont, en quelque chose, bouleversé. Parfois, aidé à vivre, à ne pas en finir (remerciements particuliers à René Char). A m'orienter.
C'est ce qu'un livre peut faire de mieux, non ?
#33
Posté 12 février 2008 - 07:41
#34
Posté 12 février 2008 - 07:46
#35
Posté 18 février 2008 - 12:37
Musset quand il nous encourage a ne pas badiner avec l'amour...
Victor Hugo avec son Hernani ou sa poésie qui m'enfleuve!
Mallarmé qui a chaque lecture me désarme!
Antonin Artaud pour son théatre et son double...
Et parfois Claude Francois quand je me surprends a murmurer quelques unes des ses mélodies populaires...
Souvent les Saintes Ecritures qui me ramènent à l'esprit que nous avons recu aussi!
Souriamment!
#36
Invité_Gallaumar_*
Posté 18 février 2008 - 12:47
Le premier auteur qui m'ait marqué est Shakespeare. J'ai lu son nom dans le journal de Mickey, j'ai été stupéfié. Comment pouvait-on prononcer une chose pareille ?
Je devais avoir 6 ou 7 ans.
Et puis Prévert, à la même période, "Paroles" : ça me faisait délirer, ces histoires bizarres.
Ma mère me faisait pleurer tous les soirs avec le Petit prince de St Exupéry.
Toujours dans cette période trouble, mon père pour me punir m'a obligé à regarder Richard III de Shakespeare. C'était gore, j'ai été émerveillé.
Tintin m'a certainement beaucoup marqué aussi.
Une période creuse de lectures alimentaires : Pif Gadje, le Club des cinq, Strange et tout ce qui venait de chez Marvel Comics.
Et puis j'ai bouffé du Stephen King.
De là , je me suis tourné vers le gore. Mais quand j'ai connu les Doors, j'ai commencé à lire Rimbaud. Entre le collège et le lycée, je bouffais du San Antonio, du Clive Barker, Dostoevski, les romans de la collection gore.
William Burroughs, le tiquet qui explosa - un choc profond.
Une de mes prof de français, au lycée, avait commencé son cours sur Ronsard en expliquant : "C'est ennuyeux mais il faut le connaître". Saurez-vous combien je l'ai haïe pour ce propos ? Mais elle nous a fait lire Michaux et du coup, je lui en veux un peu moins.
D'autant que je n'ai pas eu besoin d'elle pour découvrir "Le cornet à dé" de Max Jacob.
La prof qui nous a pris l'année suivantei était bien plus libertine que l'autre : grâce à elle j'ai lu Sade. Et Sade est grand. Diderot aussi, qui est devenu mon allié alors (et qui l'est resté). Quant à René Char, c'est le hasard qui me l'a fait connaître. Le titre "La nuit talismanique qui brillait dans son cercle" m'intriguait - et m'intrigue toujours.
Un court séjour en Russie m'a bouleversé. Anna Akhmatova a été ma confidente, infoutu que j'étais d'y retourner alors que la perestroika virait au fiasco. Pourtant, je lisais avidement le Manifeste de Marx et Engels - il n'a pas pris une ride !
De la philosophie, je n'ai pas retenu grand-chose - sinon Kant. J'ai eu la merveilleuse chance d'avoir un prof kantien.
Arrivé à la fac, j'ai rencontré Pierre Boulez - ou plutôt, ses textes. Non seulement ce type est un compositeur hors série, mais il a une plume très vigoureuse.
Mallarmé, Cummings, puis Artaud ont transformé ma vie. Faulkner, non moins. Je n'ai lu Proust et Zola que tardivement. Quant à Barthes, c'est un ami, je ne puis dire autrement.
Mais j'étais fasciné par une pièce de Racine, Britannicus : je l'ai lu 10 fois peut-être sans jamais me souvenir de ce qu'elle contenait !
Le "Kambudja" d'Yves di Manno m'a infiniment aidé. Emily Dickinson a guidé mes pas dans ces années perverses. Puis Celan, bien sûr. Un psychiatre à qui j'avais montré quelques textes avait trouvé des ressemblances de style.
Une longue secousse métaphysique a accmpagné la lecture d'Aurélia de Nerval. J'ai enfin pu lire Apollinaire, que jusqu'alors j'avais jugé mièvre.
Il ne faudrait pas que j'oublie Queneau, qui est un poète d'autant plus important pour moi qu'il ne se donnait pas des airs de grand. L'humour et le poème faisant corps dans son art poétique, il m'a permis de sortir du "mallarméisme".
Mais j'allais être ébranlé profondément par Meschonnic. Avant que la baudruche se dégonfle, malheureusement. Mais grâce à lui j'ai lu ou relu Saussure, Benveniste, Tynianov, enfin Lotman. Je n'oublie pas la Bible et du même coup, Jean Grosjean. J'ai pu me frotter à la prose de Breton, tellement plus vivifiante que ses vers !
La lecture dss "Mots et les choses" de Foucault m'a pris plusieurs mois : j'ai éprouvé un certain étirement neuronal à cette occasion.
Et puis les conseils d'amis... que j'ai suivis après des années : "La haine de la musique" de Pascal Quignard, "La chouette aveugle" de Sadegh Hedayat. Deux tremblements de la conscience qui m'ont obligé à saluer de loin des camarades que j'avais perdus de vue !
Nous sommes aux environs de l'an 2000. Je lis beaucoup à ce moment (ce qui ne sera plus le cas, ensuite, pendant quelques années...) Tolstoi m'a flanqué une gifle avec "La mort d'Ivan Ilitch". Chalamov devait quant à lui me cogner d'yn solide coup de poing avec "Tout ou rien". Et la rigueur de Mandelstam commençait tout juste de m'asphyxier. Mais ce n'était rien comparé à Platonov (= Dieu).
Platonov est sans doute ce qu'il a de plus bouleversant au monde. Pourquoi cela se sait-il si peu par ici ?
Avec Kourkov, il a été mon fil d'Ariane - en un temps où je peinais à lire une seule page de n'importe quel auteur, ces deux-là m'absorbaient dans leur univers avec beaucoup d'humanité. Ma reconnaissance à leur endroit est sans bornes.
Je suis certain d'en oublier beaucoup - et je ne parle pas de ceux que j'ai lu mais de ceux qui m'ont, en quelque chose, bouleversé. Parfois, aidé à vivre, à ne pas en finir (remerciements particuliers à René Char). A m'orienter.
C'est ce qu'un livre peut faire de mieux, non ?
J'ai adoré ta manière de nous présenter tes lectures favorites.Je voulais repondre brievement aussi a la question mais je pense que je vais t'imiter car c'est une excellente thérapie que de se replonger ds ses mémoires...ehehe
#37
Posté 21 février 2008 - 11:47
Amicalement
R.N.Rodrigues
Petit Ville Embratel -2008
#38
Posté 21 février 2008 - 06:45
#39
Posté 22 février 2008 - 04:57
Ainsi par ordre chronologique Renaud puis de fil en aiguille Brassens, pour aboutir sur ferré qui de part ses interprétations me pousse à lire Rimbaud, Verlaine,Aragon et Baudelaire.
Sinon je garde un souvenir ému de Jules verne durant mon enfance. Et un peu plus tard Hugo et ses misérables restent pour moi ma plus grande expérience de littérature (ah vivre accroché au coeur de marius).
Voilà ,en espérant qu'on me pardonnera cette exposition de ma petite âme...
Amicalement
#40
Posté 22 février 2008 - 10:38
Ah ! Je t'aimais alors ! Je t'aimerais encore;
Si de tout conquérir la soif qui la dévore
Eût flatté mon orgueil au lieu de l'outrager,
Si mon amour n'avait qu'un outrage à venger,
Si vingt crimes nouveaux n'avaient trop su l'atteindre...
(sic)
et puis :
(Fragments d'Idylles)
Je suis, quand le midi leur fait désirer l'ombre,
Entrer à pas muets sous le soc frais et sombre,
D'où parmi le cresson et l'humide gravier
La Naïade se fraye un oblique sentier.
Là , j'épie à loisir la nymphe blanche et nue
Sur un banc de gazon mollement étendue,
Qui dort, et sur ses mains, au murmure des eaux,
Laisse tomber son front couronné de roseaux.
...........................................................
Et le dormir suave au bord d'une fontaine.
#41
Posté 22 février 2008 - 10:57
Qu'en pensez-vous ?
#42
Posté 26 février 2008 - 10:05
sinon en livre en vrai papier
Robin Hobb
Asimov
Tom Clancy
et d'autre
#43
Posté 26 juin 2008 - 10:09
#44
Posté 02 juillet 2008 - 11:25
#45
Posté 02 juillet 2008 - 07:22

#46
Posté 09 octobre 2008 - 11:11
Bloy, Bernanos, Jarry, Aurevilly, Ducasse, Rabelais, Corbière, Joyce, Saint Jean, Dostoievski, Nabokov, Burroughs, Kerouac, Duby, Picabia.
PAREIL MAIS SANS NABOKOV ET BURROUGHS
JE RAJOUTERAIS BALAZAC QUI A VRAIMENT BEAUCOUP DE TALENT DAILLEURS SI IL NOUS LIT CIAO LARTISTE GRAND MONSIEUR DE LA LITTERATURE TU NOUS MANQUES ENCULE LAWL
#47
Posté 09 octobre 2008 - 02:32