Les poèmes viennent ici comme des fleurs, de ce point perdu de vue vient aussi le bleu de la terre, l’horizon et l’oiseau. Des fragments qu’ils grattent ici de la terre il y a des câbles, comme tout autour de leur pensée. Ils tirent à plusieurs hors du sol de vieux écrans faisant encore défiler des images saccadées et ils s’assoient tout autour en pensant encore à autre chose. Il sort de leurs crânes un liquide bleu qu’ils se mettent à boire alors que l’horizon tombe en arrachant les oiseaux au ciel. Les poèmes s’organisent pour ramasser les bêtes en se disputant les meilleures prises. Certains se battent à mort et s’effondrent au sol, ce qui peut provoquer l’hilarité générale. Ils retournent ensuite à leur divertissement. Un vrombissement inattendu vient disperser la communauté des poèmes, qui tentent de se réfugier dans des trous aux alentours. Un engin volant automatisé s’approche dos au soleil et tire à vue. Les pertes des poèmes seront nombreuses et leur liquide bleu tâche abondamment les écrans qui continuent à diffuser leurs images saccadées. C’est le retour du printemps des poètes.
(si vous êtes intéressés, je peux reposter ici les 79 autres variations)