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erratum lisboa


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#1 l'enfant chien

l'enfant chien

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Posté 10 avril 2019 - 03:16

Erratum lisboa

 

I

Manger mon plat d’heure, ne pas me reconnaître.

Je sais qui je suis,

Je sais qui je suis et ma bouche devrait être un calvaire mais l’alcool rend le corps plus souple, simple couverture pour l’esprit, une aiguille passé au fil d’une serrure vers un œil indiscret.

 

Le poing de la mer au fond de mon ventre, le sexe d’un homme venu s’y loger, m’envahir pour rendre mes orifices muets

 .

Je rentre, passagers, écueils noctambules, serrures forcées 

                 Le nouveau sang

                 Le nouveau sommeil.

En pure perte commencer, souffler, finir

Dormir aux bas des pages 

 

Pour que jamais le déluge ne soient rassasiés

Pour que mes traces disparaissent du chemin

 

 

Naissance 

 

Il happait goulûment l’obstacle que procure la lumière.

Le sommeil et l’envie de se couvrir de cicatrices.

Il me reste une chambre aveugle à côté de lui.

Je lui donne une caresse pour le soulager

Quand il Casse un a un ses membres.

Ses parents hument l’air de sa chambre et l’écoutent jouir discrètement.

 

 

II

 

Je sais que la jeune fille lèchent ses pleurs

Il est 5h, l’humidité ronge encore les lèvres de l’icône

Ils s’endorment, couple nu, crachant ses yeux depuis la fenêtre

Dans la moiteur

Dans la pesanteur des édifices.

 

Aux alentours la patience blanchit les murs des cages d’escaliers.

L’absence de sommeil à bifurquer sur les lignes de métro

Se rappeler le souffle chaud de ma naissance

Somnoler à ma place, sucer la lumière

Somnoler et me réveiller à distance

 

 

 

 

 

La chambre

 

Reconnaître les lieux de ma purge

Reconnaître ta gorge tranchée

Ne pas proférer un souffle

Me garantir mes livraisons de solitude et de vin rouge

 

Je me rêve à peine, au premier jour

                                     A la première heure

L’épuisement  coule depuis ma chambre

 

Il ne pleut plus dès aujourd’hui

Bénir le sang toujours neuf qui coule sous les azulejos

 

 

 

 

III

 

Distribuez les cartes à la journée

L’âme ancienne est morte

Elle remonte au fond de ma gorge

Elle me répugne.

 

Il reste le corps neuf et sonore

 

Je suis bien fait, j’ai un corps tout neuf

Fait de blanc, d’ossature, de sexes atrophiés.

Je rêve, je deviens !

C’est le monde qui devient une écriture toute sanglée.

 

 

Je veux revenir dans la matrice, dans les loisirs de l’éprouvette, j’ai du sommeil en retard, du « faire-être » à gagner …

Revenir à l’expérience, quand je n’étais qu’un projet, une image sur les murs des villes.

Ou les savants, les artistes m’avaient taillé une bouche en rose, une absence de sexe.

 

 

 

 

La faim

 

C’est la comédie des derniers jours, des premières heures

Je suis saoul, le ventre vide

Lisbonne me nourrira de ses pûtes et de ses arènes

J’avais faim encore de cette prostituée qui m’a soutiré ma pudeur

Elle trace des lignes pour ma nuit en fuite

*

Époussette la cendre sur mes vêtements

Je suis affamée, plus encore

Je descends dans la rue : un homme neuf, un autre visage en poche

J’allume ma centième cigarette

Le paquet ne coûte que 10 francs

 

 

IV

 

Je rêve dans la bulle d’une jeune fille en désordre

Par pitié, laissez-moi dormir

Jouir d’être ce calme blanc

 

La lumière tenait dans l’air

Je me roulais sous les jupes à renifler des culottes

Coucher ma mémoire dans l’entre cuisse d’un oracle vaginal

J’ai taille, fabriquer de la blessure

 

S’endormir seulement après l’hécatombe

Être le dernier à rêver

                       À fabriquer de la mémoire

La race, c’est moi, je suis multitudes

Quand elle se refusera, je serai plus monstrueux encore ou bien mon corps sera si grand qu’il mangera ses limites, devenue ciel, mer etc...

Ne me laisse pas sans marques, j’en serai jaloux

 

 

V

 

L’enfant est rentré dans le jardin sage, on voit une entaille provisoire sur ses lèvres, des murmures jaillir de son corps

Maintenant, à l’intérieur de juillet son lieu est immense

Sa gorge tranchée dit « paroles »

Vous ne verrez pas une ville dans ses yeux

Son sang est exempt de fatigues.

 

 

 

 

 

 

La disparition

 

Redescendu dans les lenteurs

A chaque heure la ville s’effondre et se reconstruit

Je sombre

Je suis neuf sans réponse à donner

Personne ne veut savoir d’où je viens

Je serai un mort tranquille ici