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« Diogène ou La tête dans les genoux »


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Posté 21 mars 2019 - 06:09

Comme le dit Louis Dubost, « cultiver des légumes et activer des poèmes, c'est un peu pareil »â¦ On ne s'étonne donc pas que le poète-éditeur-critique ait mêlé le jardin et les mots pour un abécédaire amusé où les entrées sont des légumes et les sorties, pleines de malices, des métaphores qui ouvrent au-delà des sciences naturelles sur l'écologie, la société, la politique même, avec moult clins d'Åil ! Marqué par le philosophe cynique à la verve caustique et dédaigneux des puissants (« ôte-toi de mon soleil »), il a augmenté un premier recueil « Diogène au potager » (paru aux éditions du carnet du dessert de Lune) et vient de le rééditer sous le titre , « Diogène ou la tête dans les genoux ». C'est bourré de leçons de choses (Louis cultive son jardin) et d'évocations poétique, et c'est un régal ! J'ai entendu Louis en faire la lecture à Rochefort-sur-Loire, et le public en redemandaitâ¦
Georges Cathalo lui aussi a apprécié et en parle ci-dessous.
MB.

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Très belle édition pour ce « Diogène » : couverture à rabat, impression, mise en pages,⦠Il s'agit ici d'une « reprise enrichie » de deux anciens recueils parus en 2011 et 2016. Tout cela est redistribué dans un ordre alphabétique, ordre qui est aussi, selon Vialatte, « désordre, insolite et poésie ». Des abeilles à la zizanie, tous les éléments vitaux du jardin se mettent en place selon une importance variable : de quelques lignes pour l'abricot, la glycine ou le myosotis à deux pages pour les courtils, le haricot ou les vers de terre. Avec la complicité de son épouse, sa « merlette complice dans la vie et au jardin », l'auteur rythme sa vie sur celle des saisons : « Au potager, le temps prend son temps et le jardinier fait de même ».
Au passage, Louis Dubost en profite pour égratigner quelques contemporains, poètes et politiciens sans oublier ces « écolo-bobos gavés au bio de chez bio » ou à ce faux-jardinier, « maniaque orwellien aux mains gantés et au nez masqué ».
Il fait aussi un éloge appuyé des jardiniers, ces « anarchistes d'aujourd'hui » qui savent accueillir les variétés migrantes comme la carotte ouzbèke. Il s'interroge ensuite sur le devenir de l'espèce humaine avec la disparition de nombreuses espèces animales et végétales.
Avec plus d'une centaine d'entrées encadrées d'un prologue et d'un épilogue, ce livre ouvre des espaces vitaux où l'on respire large et où l'on se pose à l'évidence la question cruciale : « Et si la poésie créait cet appel d'air dans notre monde qui étouffe ? ».

(Louis Dubost : « Diogène ou La tête entre les genoux » (La Mèche lente éd., 2019), 120 pages, 16 euros â 45 rue du Beausoleil â 79260 La Crèche ou lespritcurieux85@gmail.com )

Georges Cathalo â (mars 2019)



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