10 réponses à ce sujet

[Nada]

Voilà presque deux années que je vis dans l'indécision. Je refusais toute idée d'être apprivoisée de nouveau. J’ai choisi avec enchantement la solitude, mais un bout de mon coeur refusait d'y consentir. Je me donnais tant de mal à toujours offrir l'image qu'on attendait de moi. Tout avait l'air parfait, mais c'était d'apparence, au fond de moi il y' avait ce grand vide. J'ai couru derrière n’importe quoi pour le combler. Comme si j’attendais de renaître, au lieu de quoi je me suis volontairement enterrée !

J’étais convaincue que le monde est peuplé de couples harmonieux et heureux. Quand je l’imaginais, c’était abstrait et serein. Comme un personnage qui surgit d’un roman ou d’un tableau. Je prenais trop mes désirs pour des réalités et je n’en ai tiré que des déceptions. Je croyais qu’avec le temps tous ces rêves se dissiperaient un peu, mais ils ne faisaient que devenir plus intenses. Ils continuaient de me hanter. Je me sentais comme prise dans une toile d’araignée. Des fois, je me disais que je n’aurais jamais assez de temps pour comprendre tous ces rêves et encore moins pour les vivre. Des fois encore, je me disais que mes rêves ne devraient jamais exister. En tout cas pas dans ce monde. Mais je rêvais, je continuais de rêver, je ne pouvais m’en empêcher. Je rêvais, mais je ne savais ce que je vivais. A l'extérieur, comme dans mon coeur,Tout était vide...

Après quelque temps, je me suis sentie étrangement éprise de cette machine. Toutes mes idées tournaient autour de son monde qui n’était réel mais vrai. Ce monde, je l'ai forgé moi-même. J’ai toujours été en contact avec lui, mais ces jours là, il me fascinait plus que jamais. J’avais peur de vivre et j’avais peur d’être seule . J’avais besoin d’être entourée de gens mais je craignais leur malveillance. Ce moyen me permettais d'être en contact avec eux, tout en étant loin d’eux. J’avais peur de me mêler à la foule, mais je ne pouvais m’en passer. Je me suis donc jetée en plein milieu de cette foule tout en restant inaccessible, car avec un simple clic je pouvais mettre fin à tout, quand je le voulais et cela me rassurait. C’était comme si le monde était réduit à des dimensions que je pouvais gérer de ma chambre. C’était sans doute le secret qui me rendait si passionnément attachée à cette machine. Je savais également qu’elle ne me quitterait jamais…

On a vécu de merveilleuses aventures, émouvantes, passionnantes, enrichissantes, étranges, parfois ennuyeuses, accablantes, et frustrantes. Elle n'arrêtait pas de me surprendre. Son monde ne cessait pas de me séduire. Je me sentais perdue, noyée, je ne pouvais plus revenir. Des moments menteurs, me faisais croire que je m’approchais du vrai. Combien de fois, j'ai pensé me réaliser à travers eux. Mais tel un mirage, plus je m’en approchais, plus loin il m’apparaissait.
Quelques mois passèrent, je me sentais déjà lasse, le dos courbé, les yeux révulsés à courir derrière des chimères. Je suis restée la même, mon vide toujours aussi vide!

Un jour, tout en étant plongée dans ma machine, un furtif rayon de soleil m'effleura la joue, j'ai arraché mes yeux de mon écran, et j'ai jeté un regard hasardeux par la fenêtre. Il faisait beau, moi j'étais dans ma chambre, morose et comme coupée du monde des vivants. Soudain, une voix m'hurla à l'oreille : « Que fais-tu dans cette pièce sordide? ne vois-tu pas comment le soleil est beau? toi ici, tu pourries dans tes rêves morts! Oses sortir, sans te brûler les ailes! petite imprudente, tu me fais pitié! ». Cette voix terrifiante m’a fait sursautée, je pensais l'avoir tue à jamais! Cette autre moi qui me parlais, je la haïssais, je croyais l'avoir tuée! D'où revenait-t-elle? Que me voulait-t-elle encore?

Je savais ce que c’était d’être privée du bonheur, mais jusqu’à ce jour là, je ne savais pas ce que c’était d’en avoir peur. Le monde était une belle et séduisante intrigue, moi j'étais fatiguée de la déjouer, fatiguée de me battre, fatiguée d’être forte. J 'ai réalisé que la faiblesse était lassante, mais je savais aussi que la force était fatigante. N’y’aurait-il jamais un juste milieu ?!

Pourtant, j'aimais la vie, mais je doutais de son amour. A peine je me montrais, elle me remettait à ma place et me prouvait à quelle point j'étais immature et maladroite. Cette fois encore, elle vint attaquer mes tours d'ivoires. Quelle Infâme! J'ai bouclé mes tours à double tour et j'ai replongé dans mon écran!

Je n'étais plus sure de rien! Je savais qu’aux yeux des autres, je donnais l’impression d’une froide, cela m'allait bien. Je me sentais protégée et inaccessible. Je savais que cela pouvait paraître souvent désagréable. Mais, au moins j'étais protégée des blessures, des chocs et des déceptions.

L’écriture était ma seule amie, elle était ma musique, je suivais ses rythmes et elle me reproduisait mes pensées, de belles mélodies. C’est comme des portes qui claquaient en moi, des va et vient, des vents violents. Une violence rarement exprimée en orale mais ressortie à l'écrit et ressentie à la lecture. Oui , La jeune femme au visage paisible et à la voix douce avait de la violence en elle! Mais comme personne ne lisait mes écrits, je me contentais de paraître et de guetter avec méfiance, la vie et les autres!

[Paname]

Jai lu.
Jusqu'au bout.
Oui, c'est vrai.

[aziza rahmouni]

sois toi même,c'est tout
tu as du souffle pour faire courir tes mots si long que ça!
au palisir de te lire

[Nada]

Jai lu.
Jusqu'au bout.
Oui, c'est vrai.

Bien...mais, tu n'étais pas obligé!

[Nada]

sois toi même,c'est tout
tu as du souffle pour faire courir tes mots si long que ça!
au palisir de te lire

Merci Aziza, j'aime bien les faire courir jusqu'à les épuiser et jusqu'à puiser mes maux!

Amicalement
Nada

[aziza rahmouni]

tu as bien raison
moi,je cours pour faire sortir mes maux
ou je me noie dans des dessins abstraits pour les fuires (ou les faire fuire!)

[Nada]

Je ne suis pas douée pour le dessin, mais je sais courir aussi quand mes mots se font têtus et n’obéissent pas à ma plume, quand je n’arrive pas à rassembler en ordre compréhensible leurs lettres…

[le hamster]

Les dangers ou plutôt les écueils et les limites de la réalité virtuelle.
Internet est une fenêtre sur le monde, mais il ne faut pas se contenter de rester derrière ses murs et à la fenêtre... tu le décris très bien.
Ca peut même déboucher sur un débat philosphique...
(Ecrire, est-ce agir...?)

[Nada]

Les dangers ou plutôt les écueils et les limites de la réalité virtuelle.
Internet est une fenêtre sur le monde, mais il ne faut pas se contenter de rester derrière ses murs et à la fenêtre... tu le décris très bien.
Ca peut même déboucher sur un débat philosphique...
(Ecrire, est-ce agir...?)

Mes séjours internent, ressemblaient à un voyage dans l’oubli… je pensais le temps arrêté, alors qu’il passait!
Je rêvais, j'ai laissé se balader la vie, sans objectif…
J'ai renoncé au monde…
Comme quelqu‘un qui attendait une révélation…
Mes rêves volés, j'ai volé à leur recherche…au risque de me perdre à jamais!

J'ai flotté longtemps au grè des vagues virtuelles...

Je me pensais entourée et protégée!

J'écrivais. c’étais peut être pour agir, pour s’en sortir et…Peut être en sortir….
J’ai supplié les mots des nuits entières…
Et voilà…que…
Depuis quelque temps, j’ai retrouvé mes rêves, plus beaux qu’ils ne l’étaient…
Je me suis réconciliée avec la vie et le reste du monde…
J’ai quitté mon sommeil et mes illusions…
L’écrire, c’est juste le dire…

Nada

[aziza rahmouni]

j'aime te lire nada!
tes mots sont trés touchants

[Nada]

j'aime te lire nada!
tes mots sont trés touchants

S’ils ont trouvé refuge dans ton âme, douce Aziza, alors je suis fière d’eux…
Ils sont têtus, mais ils aiment bien partager…Ils courent parfois plus vite que moi, mais je vois qu’ils savent bien choisir leur chemin…

Amicalement

Nada