Entrechasse les nuits et fais voler mes larmes.
Colore-les du feu qui consume nos cris et qu’elles pleuvent,
en joyaux sur la terre jaune.
La lune, cette fissure entre les flashs des explosions
qui peu à peu grignotent les collines
et aspirent les hurlements sans bouches,
n'aide plus à voir les baïonnettes briller.
Les larmes ne sont plus que sel brûlant!
Sang... ou lave ?
Quand l’humidité des rizières ne soigne plus cette caresse torride,
les arbres, sidérés, s’accrochent au ciel
sans savoir qu’il fulmine d’éclats miaulant.
Et parfois de gros ricanements secouent hideusement leurs racines amères.
Ce ne sont plus les fauves de la jungle qui dansent la saison du rut,
pas plus qu'il ne s'agit des chants entêtants de la mousson.
Non !
L'existence demeurerait bien trop simple
et Mère Nature, attentive maîtresse du jeu,
si seule l'eau ancestrale ruisselait sur son épine dorsale protectrice nourricière.
Mais quatre fois les tigres de fer ont passé la patte derrière l'oreille.
Feulements moqueurs.
Et comment alors
Supporter la torture de ces pluies ferrugineuses qui tombent,
Inlassables,
En grosses gouttes incessantes ?
Année du cheval...
Ce sont sur des bicyclettes que courent les canons dans la jungle...
Pieds nus, dit-on, avancent les messagers.
Je rêve de neige, de neige... de silence...
Qu'enfin les mouches se taisent
Et qu'un enfant naisse un 7 mai...
Anwen et jim