L'HOMME EST UN HOMME POUR L'HOMME
Ils traversaient les champs en battant tambour.
Rien n’arrêtait la vague de leur marée montante.
Les oiseaux fuyaient, les animaux se terraient en leur logis.
Les rythmes pulsatiles effrayaient par leur régularité.
Ils n’épargnaient, ni les blés murs, ni les prairies grasses.
Tout était foulé aux pieds qu’ils trainaient comme herse sur un labour.
Usant de la politique de la terre brulée,
Ils allumaient des feux à tout bois sec de la grange aux étables où mugissaient les vaches craignant pour leurs petits.
Les enfants ignoraient que les grands sont fous. Crédules, ils espéraient en la sagesse des adultes, croyaient à un spectacle…
Chacun de la soldatesque, monstre écervelé, avait une fiancée, une mère, des enfants peut être …
Le vocabulaire est responsable de tant de crimes !
Un parent, un ami, un frère un compagnon, désignés sous les termes d’ennemis, d’étrangers, d’habitants d’une autre contrée changent de statuts.
Les pires bourreaux de l’histoire rentraient le soir au foyer familial et embrassaient chaleureusement femme et enfants sans aucun remord sans conscience de la parenté spécifique qui lie tous les humains et les êtres vivants.
Ils avaient fait leur travail !!! Sans discernement, sans lucidité, sans conscience, sans intelligence, sans perspicacité…
De même qu’on peut bloquer sa respiration, il est possible de fermer le conduit de l’intelligence, de l’interrogation, de l’analyse …
Pareil aux dauphins qui obturent leurs évents, avant de plonger, nombre d’êtres humains ferment leur évent fermant ainsi l’entrée de la réflexion, de la conscience
Ils ont fait prisonniers tous les hommes, adolescents compris.
Les ont fusillés au bord d’un vaste trou creusé par les prisonniers.
Ces scènes ne sont pas d’un autre temps qui lentement s’évanouiraient dans la poussière du passé.
Chaque jour ces mêmes scénarios se répètent
Et font croire aux méfaits des tempêtes.
Afin d’évacuer la culpabilité : pompier pyromane
L’être humain n’a jamais accompli sa migration.
Sa sédentarité depuis le néolithique l’a privé de sa quête rédemptrice.
La rotondité de la terre l’a rendu fou.
Il ne reconnaît plus ses alter egos.
Les rend cause de tous ses maux.
Toute médaille a son revers ! La face d’homo sapiens dissimule une pile de livres jamais ouverts excepté celui de l’art de la guerre …