8 réponses à ce sujet

[William Valant]

A la belle étoile
 
 
C'est décidé j'irais dormir au clair de lune
La nuit tombée je pénètre la forêt brune
Pris par son étrange silence je perçois
Le bruit des cailloux et ceux de la ville en bas
 
Je vais, aux chants religieux des feuillages obscurs,
M'allonger dans un pré. Et grands et bien ouverts
Alors que la Terre se voile de mystères
Mes yeux s'abreuvent aux sources du noir univers.
 
Quand je suis seul au coeur des nocturnes murmures
Quand m'enveloppe la fraicheur crépusculaire
Je pars ainsi loin des ombres et des lourds chagrins
Planer en communion avec les cieux sereins.
 
Les signes et les voix profondes des prés des bois
Me réveillent ce soir j'ai l'ivresse et l'effroi
Des premiers hommes en quête nus, fragiles et droits
Abandonnés sur Terre sans savoir pourquoi.
 
Qu'a-t-on raconté au village cette année ?
A l'orée des bois une horde de sangliers
Dix poules tuées, les bergers et loups en rixe
Et cette jeune biche, égorgée par un lynx.
 
Je m'endors aux aguets et un bâton en main
Au frisson d'être prêt, provoque mon destin.
Qui viendra cette nuit ? Quoi quel était ce bruit ?
Je me lève : Rien ! Ainsi s'écoule ma nuit.
 
J'apprécie ce retour aux sources primitives
Quand la nature muette parle à l'esprit
Quand l'âme libérée des quotidiens ennuis
S'accorde à l'onde primaire juste instinctive
 
Six heures se lève le jour, le ciel serein
Caline, rien ne presse j'aime le matin.
Les crêtes se découpent au loin à l'horizon
En paix j'attends du soleil les premiers rayons.
 
[William Valant]
 
Pour Laurence, amicalement.

[Sinziana]

Une expérience puissante, admirablement relatée ici, une communion intense avec la nature, que vient troubler une inquiétude instinctive et inévitable : comme on se sent fragile sans quatre murs ni même une tente pour se protéger de la nuit !

[William Valant]

Et oui Le monde que l'homme s'est créé autour de lui ne nous correspond pas forcément, il lui manque quelque chose. S'isoler, se retrouver, traverser la nuit à quelque chose "d'initiatique". Il faut s'écouter. Le dépouillement de cette expérience est enrichissant, et le réveil au matin: c'est juste a apprécier...
WV

[Laurence HERAULT]

Quelle belle immersion au cœur de la nuit, quand nous entrons en communion avec la nature et que nous retrouvons la modeste place que nous n'aurions jamais dû quitter... 

Tout cela me replonge dans des émotions de jeunesse, après les feux de camp et les veillées, quand il faut retrouver son chemin dans la semi-obscurité et que les animaux entament leur vie nocturne...

 

Merci pour ce poème, William, et je suis très touchée par cette dédicace !

[William Valant]

Merci Laurence pour ton commentaire. Ton poème m'avait fait flipper. Ce n'est pas grand chose, mais si ça te remonte un peu le moral c'est gagné. La vie ne s'explique pas.Le monde est vaste. "La vie nous AIME" , rendons-la nous belle.
WV

[claus]

Une nuit à la belle étoile, quel régal ! J'en rêve et me sens comme aliénée par mon mode de vie quasi-citadine, obligée de rester enfermée entre quatre murs et comme Georges Brassens, je dirais :"Cela fait cent ans qui dit mieux, qu'jai pas vu la lune" (Auprès de mon arbre). C'est triste que tout soi avant tout objet de science et ne garde pas sa part de mystère qui donne à l'homme la contemplation...et l'infini.

[William Valant]

"Ma vie vie est ailleurs, je le sais, je le sens. L'appel du large.... Je prépare une fête d'adieu. J'invite tout le monde.

_ Je m'en vais.

Je pars pour une nouvelle vie. Le biens matériels ne me suffisent pas. D'ailleurs je m'en débarrasse. ...

En fait je me libère. Je coupe les liens qui m'entravent. Je n'ai plus rien , je suis léger comme l'air. J’écoute seulement  en moi cet appel qui me pousse à me mettre en mouvement. Au-delà du mur. En quelques heures, je n'ai plus de compte en banque, plus de carte bleue, plus d'assurance vie.

Mais j'ai le monde entier.

Je suis léger. Je vais où bon me semble, au gré de l'humeur. La brise me pousse, les nuages me tiennes compagnie, les montagnes me coudoient, le lac se froisse en vaguelettes.

Je n'ai vraiment rien: les mains vides, l'esprit au repos, la curiosité en éveil, je n'ai qu'un seul but : sortir d'une existence toute tracée. Ma zone de confort a été jetée au quatre vents....

Liberté totale. Satisfaction. Je suis à ma place. Je veux escalader les montagnes, naviguer sur les Océans, traverser des pays inconnus. La vie est précieuse : pas question de dilapider ce trésor dans une routine quelconque.

Je vais réaliser mes rêves.... "

Mike Horn, aventurier.

[Laurence HERAULT]

Superbe texte de Mike Horn.

Il faut apprendre à écouter cette petite voix intérieure qui a souvent plus de bon sens que ce que l'on pourrait croire...

 

Merci pour ce partage !

[William Valant]

Une leçon de vie ! Il faut assumer ensuite, mais avec une bonne dose de confiance, d'optimisme il faut provoquer la chance pour qu'elle nous sourie.
WV