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(Notes sur la création) Marina Tsvetaïeva, in L'Art à la lumière de la conscience


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#1 tim

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Posté 07 septembre 2019 - 03:05

<p> </p>
<p class="blockquote MsoNormal" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif';"> <a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typ...08d02200c-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"> </a><a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20240a4a9c8a1200d-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="L_Art_a_la_lumiere_de_la_conscience" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e20240a4a9c8a1200d img-responsive" src="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20240a4a9c8a1200d-100wi" style="width: 100px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="L_Art_a_la_lumiere_de_la_conscience" /></a><a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20240a4808d02200c-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"></a>Timidité de l'artiste devant l'Åuvre. Il oublie que ce n'est pas <em>lui</em> qui écrit. En 1920, à Moscou, Viacheslav Ivanov voulait me persuader d'écrire un roman : â « Il suffit de commencer ! À la troisième page vous constaterez qu'il n'y a aucune liberté », â cela signifie que je serai à la merci de l'Åuvre, c'est-à-dire à la merci du démon, c'est-à-dire son dévoué serviteur, et rien d'autre.<br />S'oublier soi-même c'est avant tout oublier sa propre faiblesse.<br />Qui a jamais <em>pu</em> faire quelque chose, de ses propres mains ?<br />Laisser seulement son oreille entendre, sa main courir (et quand elle ne court pas â <em>attendre</em>.)<br />C'est bien pour cela que chacun de nous, après avoir terminé : « Comme cela a merveilleusement réussi !» et jamais : « Comme .je l'ai merveilleusement réussi ! ». Ce n'est pas merveilleusement réussi, c'est réussi par miracle, c'est toujours un miracle, c'est toujours une grâce, même si ce n'est pas Dieu qui l'envoie.<br />â Et la part de volonté dans tout cela ? Oh ! elle est immense. Ne fût-ce que pour ne pas perdre courage, quand on attend un vent favorable au bord de la mer.<br />Sur cent vers, dix me sont donnés, quatre-vingt-dix â commandés, laborieux, accordés, rendus comme une forteresse que j'ai conquise, c'est-à-dire enfin entendus. Ma volonté c'est justement l'écoute, ne pas se lasser d'écouter, jusqu'à ce que j'entende et ne rien noter qui n'ait été entendu. Ce n'est pas la feuille noircie (raturée de recherches vaines), ni la feuille blanche qu'il faut craindre, c'est sa propre feuille, celle de sa volonté personnelle.<br />La volonté créatrice est patience. <br /><br />Marina Tsvetaïeva, <em>Lâart à la lumière de la conscience</em>, traduit du russe par Véronique Lossky, Le Temps quâil fait, 1998, p. 78-79. <br /><em>Poezibao</em> remercie Patrice Bride qui lui a transmis cette note. <br /><br /><br /><br /><br /></span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/rRW_G5POl3s" height="1" width="1" alt=""/>

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