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AUTOMNE
Les fleurs comme à regret de nous quitter
Pour un long hiver
Fleurissent avec générosité
Dans un incendie somptueux
De couleurs diversifiées
Comme un voyageur qui s’en va
Pour un long périple une longue absence
Se retourne une dernière fois
Avec une profonde tristesse
La végétation nous gratifie
D’un spectacle époustouflant
Cosmos dahlias asters colchiques
Impatiens hélianthes cyclamens géraniums vivaces
Anémones du japon….
Dernier mouvement d’une symphonie
Qui d’allégro en vivace se termine en sublime adagio
Propre à faire pleurer les saules et les poètes
Trop sensibles à la beauté éphémère
Aux multiples palpitations de la vie
Le vent pervers secoue vigoureusement
Les tiges et les branches
Pour hâter la fin d’un spectacle réjouissant
Il n’est que du vent ! une dimension lui fait défaut
Celle de la couleur lui l’impalpable le fantôme sans squelette
Il harcèle les fleurettes
Pourquoi ce semblant de haine
C’est pour disperser les graines
Prescriptrices de plus grands bonheurs au printemps
Ambivalence d’une colère et d’une bienfaisance
C’est le lot de bien des actions
Dont la nature a le secret
Les fougères exposent une palette
De rouges d’ocres de jaunes d’orange de verts doux
Nées sur terre il y a des millions d’années
Elles quittent la scène précipitamment
En prenant les libertés d’anciennes habituées
L’atmosphère se fait sérieuse
Finies les joies rieuses
Les enfants vont à l’école
Soumis à quelques protocoles
Les chasseurs fourbissent leurs armes
Leur cruauté me désarme
Ils vont gueuler dans la forêt
Afin d’effrayer les gorets
Qui fuyant vont s’engouffrer
Dans des chemins balisés vers la mort
Les fleurs comme à regret de nous quitter
Pour un long hiver
Fleurissent avec générosité
Dans un incendie somptueux
De couleurs diversifiées
