Rêverie du nord de l’Écosse
Quand je m’endors au chant salé
Que souffle le vent sur la lande
Les voiles d’un songe affalé
Gonflent, s’animent, se répandent.
Craquent le sel et les vieux os !
Voici venue l’heure bénie
Celle que chantent les oiseaux
Aux rives glacées d’Orcanie.
Combien d’espoirs bringuebalés
Au crépuscule des légendes ?
Et de mystères dévoilés
Aux longs chemins de contrebande ?
C’est l’heure où gueules et museaux
Quittent tanières et mesnies
Pour s’abreuver aux pâles eaux
D’une rivière indéfinie
Goutant les reflets étoilés
Qu’elle a déposés en offrande
Sur ses rivages modelés
Par le temps, la tourbe et la brande.
Il faut aimer la symphonie,
Des insectes dans les roseaux,
Et la douce cérémonie
D’un crépuscule au bord des eaux.