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(Anthologie permanente) Stéphanie Ferrat, Côté ciel, notes d'atelier


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Posté 07 octobre 2019 - 08:59

 

 

6a00d8345238fe69e20240a48d8922200c-100wiStéphanie Ferrat a publié au printemps dernier Côté ciel, notes dâatelier, aux Editions de la Lettre volée.


On cherche les limites entre le prononcé et lâinforme. Lâorgane.

Arrive lâherbier. Lâesprit ne doit pas enserrer, juste recueillir lâeau de pluie.
Il y a des corps, des couleurs qui circulent.
Je ne peux écrire que décousue.

Ne pas toucher aux matins, là où les éclosions apparaissent, où sâinscrit le jour entier.
Si rien nâest à dire, alors, rester éveillée, afin que la trouée de lumière sâorganise.

Noire ou peau, mêmes formes dressées. Trouver un titre, une utilité interne.

Le travail de peinture a des yeux muets. Nous naviguons en arrière du visage.



Je viens dâun lieu archaïque, immobile, dédié aux oiseaux, où tout sâuse et se répare. Je nâai rien cherché à améliorer de ma langue, formée de bâtons, de bases simples. Rien dépassé non plus dans les gestes, peu dâoutils, la terre pour mesure et matière. Suis restée à ma place au pied de tout. Ici le silence se détaille, se découpe en alphabet de couleurs. Une dentelle entre les êtres.

Plusieurs fois couper le cercle, le rituel de faire. Au milieu des gestes dâeau, partir prélever la transparence. Pour plus loin tracer des lignes, des parcelles.
De cet arrêt, rien de moi nâest tombé. Pourtant, comme un couteau au milieu dâune pleine viande.

Mon métier : voir derrière les déchirures. Tout ce qui mâoccupe est vision absente mais palpable.
Je crois aux cycles et à la répétition des chutes.
Tout doit sâinstaller dans le cercle, faire rotation, saison dâun bout à lâautre.
Je crois à la juste place du silence et de lâattente.
Je crois à la fulgurance, à la rareté.
Je crois aux heures comptées frôlant lâespace comme la main pose un trait.

Le vent prendra le bras de la ronce courbée.
Les bêtes monteront imaginer lâherbe.
Je puiserai encore là où rien ne bouge.


Stéphanie Ferrat, Côté ciel, notes dâatelier, La Lettre volée, 2019, 62 p., pp. 15 et 62, 14â¬


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