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[le hamster]

Un jour je donnai mon congé.
Le jeu ne m'amusait plus, et j'étais lassé de devoir sans cesse donner ma langue au chat.
Je n'y allai pas par 4 chemins et déclarai à ma patronne :
« Vous me connaissez maintenant, et vous savez que je ne manie pas la langue de bois. Je ne suis pas du genre à rechigner ni à me plaindre. Néanmoins, j'ai besoin d'aller respirer (un autre air)...»

Elle eut beau m'implorer, supplier, verser à genoux des flots de larmes, et même revêtir à la hâte un corset rose bordé de dentelles fort élégant, rien n'y fit. Elle alla même jusqu'à se prosterner dans la posture de la prière mahométane - mais dans la mauvaise direction, comme si tous deux nous regardions vers la Mecque - ce qui faisait qu'elle me présentait une vue, non sur la ville sainte, mais sur sa croupe (fort attrayante il est vrai), émouvante offrande dont je fus infiniment touché - mais que je déclinai poliment, demeurant inflexible.
C'est vrai, quoi : à chaque jour suffit sa peine.
Et langue asséchée n'a pas d'oreilles, d'autant que je n'en n'avais plus, à force qu'elle ait tiré dessus tous ces mois durant pour me maintenir sur l'ouvrage.
J'eus donc du mal à me faire entendre, et qu'elle consente à me payer mes indemnités.

Enfin, n'étant pas mauvais type, (et elle, d'ailleurs, n'ayant pas mauvais goût), pour faire cesser enfin ses pleurs qui me fendaient le coeur, et afin de mettre un terme à notre heureuse et fructueuse collaboration de façon chaleureuse, je lui fis mes adieux ainsi qu'une révérence (une dernière fois), ce qui eut pour effet de tarir ses larmes (car, comme chacun sait, les rivières ne coulent pas dans plusieurs directions à la fois.)
Ses sanglots allèrent s'amenuisant tandis qu'elle hoqueta quelques orgasmes bien sentis ; ainsi va la vie.

J'avais, je crois, assez donné de ma personne dans cette entreprise.
Une page était tournée.
J'avais soif de découvrir d'autres horizons, de me réaliser à un poste, par exemple où je pourrais manier la langue de Shakespeare.
Je m'embarquai donc pour l'Angleterre, alléché par des perspectives de réussite que semblait offrir ce pays.
Sur les îles britanniques le travail ne manquait pas, surtout dans les métiers de bouche.

Et je traversai la mer en quête de surprises, de sensations inédites.
Outre-Manche, un monde nouveau m'attendait.


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[Paname]

And what then ???