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(Anthologie permanente) Béatrice Douvre, Journal de Belfort


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Posté 04 novembre 2019 - 03:48

<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif';"><br /><a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typ...97834200c-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Béatrice Douvre Journal de Belfort" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e20240a4997834200c img-responsive" src="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20240a4997834200c-100wi" style="width: 100px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Béatrice Douvre Journal de Belfort" /></a>Les éditions La Coopérative publient <em>Journal de Belfort</em> de Béatrice Douvre. <br /><br /><br />Jâai des sentiers de vent sur le visage, des rougeurs lorsque jâadore, me pénètrent des gestes dâignorance et de bonté. Quelquefois jâagonise dâespérance, je guette la peur des membres froids. Folie de la détresse, extrémité du rire, je suis masquée. Jâignore mes combes malheureuses, mes entrailles fleuries. Un monde me détient comme la griffe à la proie facile, agneau innocent sur la paille sanglante. Quelquâun porte mes pas car je nâai pas de preuve, le sable est insouillé quand la mer se retire. Lâoiseau permet le vent de sa fugue rapide. Jâentends des orchestres rêver, des symphonies se taire, des voix sombrer. Jâai lââge transparent dâachever mon néant. La jeune fille redevient. Je nâai pas dâavenir, les rues pâles où les bruits roulent comme des cerceaux de vent sonore. Jâai le mystère du mal-aimé, le sexe fauché par la pudeur. Je porte en moi lâéclair noir dâexister au fond de la folie des ventres humectés. Son jet me rassure comme une mort apprise.<br />Je me souviens dâune bouche réelle et je pleure dans la ville, la parole arrêtée à deux pierres de la source.<br /><br />*<br /><br />Muraille du rien fondateur. Lèvres belles aux gamelles<br />abreuvées. Je dormirai sur des paillasses molles, lentement<br />alanguie, doucement préférée. Là, les jardins seront clos,<br />les chandelles immenses de clarté.<br /><br />Jâaugmente et je vois ma pierre se taire, les prairies <br />sâémailler de scories vertes et noires, les étangs sâétendre<br />de saphirs.<br />Je regarde un petit drôle danser sur les galets, avant<br />de dormir.<br />Agonise propre de porphyre.<br />Nuit des extrémités extrêmes, des pôles.<br />Un géant noir bleu mâoctroie lâaumône, je lui rends<br />des pierreries de neige.<br />Ta peau sculptée dans la roche nuageuse, ton front calciné,<br />tes yeux de pauvre.<br />Michel, aux instants de cuivre lent et de tombeau, tu <br />es lâenfant qui parle aux nuits dans des milliers de larmes.<br />Lâeau trouble des frontons et les palais de feuilles.<br />La vasque des fruits clairs, puits de semence heureuse.<br />Ta soif. Ton reflet et tes deux paumes pures. La porte<br />descellée mène aux lampes des corps inconnus, sans regards,<br />une main dans la main de personne.<br /><br />Achever sur une science incrédule, le ciel écartelé,<br />lâétoile des murmures, veinée de moire en moire.<br /><br />Elle file au bord, de moire en moire.<br /><br />*<br /><br />Attente parmi les palmes<br />Emplies de baisers roux<br />Dont la splendeur étonne<br /><br />Béatrice Douvre, <em>Journal de Belfort, </em>la Coopérative, 2019, 184 p., 20â¬<br /><br /><a href="https://www.editionsdelacooperative.com/d%C3%A9couvrez-nos-auteurs/b%C3%A9atrice-douvre/">Présentation du livre sur le site de lâéditeur</a> : « Dès la parution de son <em>Åuvre poétique</em> en 2000, Béatrice Douvre (22 avril 1967 â 19 juillet 1994), qui nâaura publié de son vivant que quelques dizaines de textes dans des revues, a été reconnue comme lâune des personnalités marquantes de sa génération. Ses poèmes sont hantés par le mal dont elle souffrait, lâanorexie, contre lequel elle ne cessa de lutter jusquâà sa mort, à vingt-sept ans. »<br /><br /><strong>Textes choisis par Isabelle Baladine Howald<br /><br /><br /></strong></span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/kCiTXkScMFo" height="1" width="1" alt=""/>

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