Je suis un beau zéro
C'est ce qu'on m'a toujours dit
Je suis un beau zéro
Un bon à rien qui mendie
Sa vie sur le carreau
Du dimanche au lundi
Je suis un beau zéro
Beau comme un affreux dandy
J'étais un beau zéro
Nouveau néant je n'ai pas grandi
Je suis un beau zéro
Un "sans un" que nul pardi
Ne vaut car je suis trop
En ayant tout du bandit
Du drogué du poivrot
Du sans domicile sauf taudis
Je suis un beau zéro
Qu'on ne calcule pas un frérot
De la famille des maudits
Mon père ce héros
Ne téléphone pas cet étourdi
A perdu mon numéro
Ou peut-être il s'interdit
De faire à nouveau le zéro
Comme quand je répondis
Pas vraiment dégourdi
À l'appel trois deux un zéro
De la vie me propulsant allegro
Sans m'accorder le moindre crédit
En plein dans la tragi-comédie
De l'existence où je prends chérot
Et encore pour pas un radis
Dans les couloirs du métro
J'en ai marre de faire le poireau
Alors cet après-midi
Tant pis pour le paradis
Je compte bien sur mes dix
Doigts sur un kamikaze en gros
Pour que la fin de moi dans son zéro
Au nombre des morts soit arrondie

Je suis un beau zéro voilà c'est dit !
Débuté par chevalier dupin, nov. 12 2019 01:14
2 réponses à ce sujet
#2
Posté 12 novembre 2019 - 12:30
On est jamais un beau zéro puisque l'on est soi de toutes ses racines et de tous ses espoirs., on existe quand même et c'est là le plus important malgré toutes ses défaites.
- M. de Saint-Michel, Sinziana et Laurence HERAULT aiment ceci
#3
Posté 12 novembre 2019 - 10:58
Un poème touchant. Le but de toute vie n'est-il pas, qui que l'on soit, riche ou pauvre, puissant ou misérable, entouré ou délaissé etc, de passer du zéro au un, du néant à l'être ?
- Laurence HERAULT aime ceci