Dans l'ordre. Mettre les choses en bon ordre. C'est ainsi que commence la journée de Philibert. Car Il existe un ordre pour toute chose, comme celui de la journée, du Soleil à la nuit. La nuit d'hier fut particulièrement longue et triste. D'un sommeil en pointillés à quelques regards lancés par la fenêtre sur la grande allée, de quelques troublantes images d'un rêve en noir et blanc au bruit assourdissant du silence de cette chambre sans espace. Alors, ce matin, dans ce bureau qui absorbe les plus longues heures d'une vie, prendre le temps de ranger ; d'empiler, de déplacer, de remuer, d'exister. Sur une feuille oubliée du reste du tumulte de papier, quelques mots en travers, à l'encre rouge fuyante d'une plume usagée. « Rendez-vous jeudi, 15 heures, salle de réunion. PN ».
Et Philibert ne sait même pas classer.
« La montagne est blanche en ce mardi d'hiver. La neige qui est tombée à ensevelie les pierres. Au dessus des toits tristes de la ville apaisée, on distingue aisément le froid de la nuit achevée. » rajoute Philibert en bas de la page esseulée ; pour que tout prenne un sens, se dit-il.
Et Philibert ne sait même pas oublier.

La médiocrité de Philibert (4)
Débuté par Kelton, févr. 05 2008 03:25
1 réponse à ce sujet
#1
Posté 05 février 2008 - 03:25
#2
Posté 11 février 2008 - 11:09
J'aime bien ces tranches de vie de Philibert...au fond il ne se débrouille pas si mal..."quelques troublantes images d'un rêve en noir et blanc au bruit assourdissant du silence de cette chambre sans espace. " le silence...oui ce que ça peut être bruyant et assourdissant parfois...
"Alors, ce matin, dans ce bureau qui absorbe les plus longues heures d'une vie, prendre le temps de ranger ; d'empiler, de déplacer, de remuer, d'exister" pauvre Philibert...remuer pour exister...illusion d'exister...tu nous le rends bien existant dans son inexistence, ton Philibert...et les phrases ajoutées "pour que tout prenne un sens"...et même ce qui n'en a pas, bien sûr, Philibert...à quand les suites? au plaisir de les lire...et d'apprendre ce que Philibert ne sait même pas ...
"Alors, ce matin, dans ce bureau qui absorbe les plus longues heures d'une vie, prendre le temps de ranger ; d'empiler, de déplacer, de remuer, d'exister" pauvre Philibert...remuer pour exister...illusion d'exister...tu nous le rends bien existant dans son inexistence, ton Philibert...et les phrases ajoutées "pour que tout prenne un sens"...et même ce qui n'en a pas, bien sûr, Philibert...à quand les suites? au plaisir de les lire...et d'apprendre ce que Philibert ne sait même pas ...