
Le ciel a des lueurs aux bleus monotones
Le mois de février prend des airs printaniers
Les forsythias fleurissent rue des mariniers
Et je me souviens de la douceur des automnes
Nous marchons ébouriffés par le vent câlin
Et mâchons le même brin de roquette amère
Arraché au talus et nous parlons de ma mère
Laissant filer la vie tel sable dans ses mains
Les instants près d’elle ne sont pas mornes.
Éveillée la nuit pour calmer ses obsessions
Je lui raconte le mistral, et même les alcyons
qui l’emporteront dans l'espace sans borne
Il viendra ce moment où son souffle fuira
Et son âme partira s’accrocher aux étoiles
En attendant je la garde encore en mes bras
Et essaye de mettre devant la mort un voile