La liseuse de belle aventure
Les livres sur son lit, étalés en bataille,
Sont autant de chemins qui mènent à l’Orient,
Jusqu’aux nuits étoilées d’un caravansérail
Où règne la torpeur d’arômes luxuriants.
Les mots devant ses yeux ravissent à Morphée
Le plaisir enivrant d’accompagner ses songes,
Et l’effluve du thé l’aide à philosopher,
À voir la vérité sous l’habit du mensonge.
Sa longue chevelure, étalée en travers,
Dessine à l’oreiller l’ondoiement inconstant
Que le vent sculpte au sable tiède du désert,
Sur la page infinie du grand livre du temps.
Et je distille alors l’espoir un peu volage
Que la tendre pensée d’un poète estimé
Détache un court instant son regard de la page
Et dessine un sourire à son visage aimé.
Il adresse à mon coeur un présage charmant,
Esquisse anticipée des douces joies futures,
De l’aimable caresse aux lignes de l’amant,
Qui écrit à sa peau la plus belle aventure.