L’autrice : Ananda Devi
En librairie le 6 février 2020
Le mot de lâéditeur : Deux textes forts et incandescents. Deux textes pour dire la femme, la fille, la mère⦠Dans le premier, quâelle dédie à sa propre mère, Ananda Devi lâexil évoque auquel chaque être se trouve confronté : celui du ventre maternel. « Tout commence par la perte des eaux », écrit-elle, avant de nous livrer ce constat amer : « Lâenfant sâen va et ne cessera plus de sâen aller. » Dès lors, la vie sâapparente à une longue exploration de la perte. Dans le second, quâelle intitule Six décennies, câest à son propre corps quâelle sâadresse, sans complaisance ni faux-semblants, débusquant ses changements, cartographiant sa géographie incertaine et mouvante. Avec le temps va⦠Non, pas seulement car le regard de lâautre réinscrit le ravissement dans le sillon des jours. « Le désir nâest jamais dompté. »
Extrait :
« Tout commence par la perte des eaux.
L’outre se désemplit pour livrer le passage à une entité complète en soi. Pas un corps étranger ; un bourgeon, une ébauche, une excroissance intime, qui, une fois émergé, devient cet autre auquel seuls nous rattachent les liens de l’amour et du désarroi.
Dès cette première séparation, la joie se teinte de désolation : il ne se souviendra pas de ce temps-là, de ce partage de nos matières, de ce qu’il a pris de moi pour se former, de ce que je lui ai donné pour le façonner. Cette amnésie des enfants, heurtée à la permanence obstinée de la mémoire des mères, c’est la toute première déchirure. »
Collection : L’autre langue
Pages : 96
Prix : 14 â¬
ISBN : 978-2-36229-275-0
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