Il est sur le temps des méandres sauvages,
des nuages berçant aux ramages des vents
le chant oisif et lent du silence à l'ouvrage
dans les branchages nus de l'hiver insolent.
Sur le glacis hiémal aux lumières gercées,
dans l'aurore effacée, l'ocelle boréal,
sur les cieux mâtinés de ses camaïeux pales,
épanouit le cristal de sa douce clarté.
Et le givre pareil à un long bruissement,
à un friselis clair que le chemin promène,
fait tinter au soleil ses étrennes d'argent
en promesse éternelle au baiser de la plaine.
Ainsi par la fenêtre, en degrés silencieux,
la matinée fait naitre au blond de tes cheveux,
et le rose à tes joues, et le rouge à ta lèvre,
et l'éclat de tes yeux dont l'azur est l'orfèvre.
A ton iris alors où rêve encore un peu
ce mercure ambitieux qui lentement s'égare,
de liliaux rais pérorent aux reflets orgueilleux
des ocieux aciers bleus éclairant ton regard.