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Pages arrachées au projectionniste


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3 réponses à ce sujet

#1 serioscal

serioscal

    Serialismo Rigoroso

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  • Une phrase ::All series are not red. But some are. They burn-speak.

Posté 01 mars 2020 - 08:33


J'aurais aime être grutier. C'est idiot. Pourquoi n'ai-je jamais pensé que je pouvais faire grutier ? Ma première erreur, sans doute.

Où êtes-vous ? Il fait nuit. Bien nuit.
Je ne puis voir La nuit. Que ne me range-t-elle parmi ses ombres.

Pourquoi est-ce que... Non, enfin. Pourquoi pas, je veux bien.
Mangez car ceci est ma main. La nuit.
Voyez car ceci est mon œil. La nuit.
Je ne veux rien savoir. La nuit.
Je pensé qu'il pourrait pleuvoir et ce ne serait pas raisonnable. La nuit.
La pluie ne serait pas suffisante. Mon corps aussi te réclamait à boire.

Le marché de dupe proposé à Mathias. « Préfères-tu mourir ou être mort ? » Mathias sans alternative a fait son choix.
Être un zombie me me dérange pas. Je veux juste vérifier l'état de mon cerveau. Si mon cerveau ressemble à quelque chose c'est fichu. Sinon aussi d'ailleurs. Hop. Les mystères de la vie sont réglés. C'est aussi que la vie est mystérieuse quand elle s'y met.

Il faut boire à la santé de ceux qui ne sont pas encore là. Comme s'ils étaient déjà partis.

Vous voulez de la légèreté ? Vous aurez celle de mes viscères. Mathias n'en pouvait plus de cette légèreté. Il aura déclenché la première guerre mondiale pour tirer le rideau. Les hommes sont bêtes.

Le cinéma est né un peu avant la première guerre mondiale. Je ne dis pas qu'il y a une relation directe de cause à effet. Mais le fait est dur. La cinéma et la guerre ont partie liée. Il faut de la guerre pour développer le cinéma. Et du cinéma pour effacer la guerre des mémoires.

Les gens vont au cinéma, une ville est détruite. On ne se rend pas compte de ce qu'on fait.

 

De l'autre côté, filmer la guerre a permis la naissance de la propagande. Les poilus ont vécu va de près. Je pense toujours à eux. Pas seulement aux poilus (français) d'ailleurs. Aux allemands, aux turcs, aux marocains, aux vietnamiens, aux russes, aux sénégalais... On pourrait modéliser le déversement de millions d'homme sur un unique point de l'espace - Verdun. Et à Paris on va au cinéma.

Je tiens que le cinéma n'est pas et ne sera jamais un art parce que les 600 000 morts de Verdun me le demandent.

Le cinéma d'épouvante est-il La seule forme valable de cinéma avec La pornographie ?

 

Mais la pornographie n'est pas un art. C'est une drogue.. La seule erreur de Marcel Duchamp : « L'art est une drogue, rien d'autre ». Il revenait du cinéma, je pense. Mais ça, c'est le cinéma. L'art est un poison, le cinéma une drogue. On envoie les gens au cinéma comme on à La guerre. Au Maroc on organisait des tirages au sort.

La vie parisienne a tant de sang sur les mains.

Je vois toutes les tendresses autour de moi, je pleure. Le cinéma peut les détruire si facilement, à l'occasion  À l'occasion des guerres qui se préparent sous nos yeux. Le cinéma est d'abord une perte de temps.

Le temps, c'est le désert et le son d'une flûte ney.  
Perte de temps égale perte de conscience.

Je ne perdrai mon temps que si j'oublie mes 600 000.camarades sans voix. Ils parlent pour vos morts.

Techniquement. L'image mobile neutralise la mémoire. La parole mobile neutralise l'oubli.

Croyez bien que je me censure parce que je ne veux pas vous blesser. Mais il y a un indicible que je ne peux pas taire. Et cette actrice dont j'étais vaguement amoureux aux environs de 1989, qu'est-elle devenue ?

Réellement, je crains qu'elle n'ait été dévorée. Ce sont les spectateurs abrutis par la soif de cinéma. Ils be se sont même pas rendus compte qu'ils s'adonnaient à l'anthropophagie. Je ne l'ai jamais revue. Même pas ses restes. On ne m'a rien laissé.

Ah si.
On a essayé de me faire croire que c'était Dieu qui tenait les caméras. Toutes. D'une seule main, ah ah.
Ainsi, le cinéma serait « un ruban de rêve » ?

Bien.

Mais non, au fait. Un rêve vrai transforme la réalité. Pour le pire et le meilleur. Le cinéma agit sur la réalité, c'est vrai. Comme un fer à repasser. Mais la réalité n'est pas un vêtement, c'est la chair de nos rêves.

Le fer à repasser cinématographique est donc un instrument de torture pour nos rêves.

Le rêve de Platonov, Tchevengour. L'homme qui rêvait d'être un poisson, fasciné par leur station dans l'(eau. « Si je faisais comme les poissons ? » Certains de ses amis le lui déconseillaient et d'autres disaient : "pourquoi pas ?" Il a essayé. Il n'est jamais remonté, bien sûr. Et son fils orphelin a été "adopté" par une famille qui mourait de faim. La cadette haïssait le nouveau venu. J'arrête.



#2 Hattie

Hattie

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Posté 01 mars 2020 - 03:26

L’image, le rêve, la fiction, l’échange de rêves... ont de complexe et ouvert qu’ils vont au-devant du raisonnement, des logiques ou des séquences. Avec gravité, je pense à Bunuel...


 



#3 serioscal

serioscal

    Serialismo Rigoroso

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Posté 01 mars 2020 - 06:56

Bonjour Hattie ! Merci du passage :-)

Je n'aurais pas pensé spontanément à lui mais quel bonhomme, oui ! Une exception cinématographique.

 



#4 Hattie

Hattie

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Posté 02 mars 2020 - 07:59

Géant ! Merci.

Belle réapparition ;-)