Il faut se lever tous les matins pour espérer voir briller la lune d’argent
Dans son bol ramassée la confusion
Des étincelles des sons de la veille
Se sont transformées en pigments poétiques
Sur la palette du peintre déterminé
A passer son œuvre à l’épreuve d’une lumière neuve
Et les siècles auront beau parcourir ce crâne quelconque
Ils ne pénétreront pas la vie qui logea à l’intérieur de ses orbites
Il faut se lever le matin pour voir briller mille soleils
Mille soleils du même univers
Et choisir le sien
A la fenêtre sans se douter de rien
Dans son bol le reflet d’un songe à peine passé
A boire encore frémissant sans se douter
Avec le café
Il faut se lever comme un seul homme
Un homme seul ici
Définitivement
Unr voix confinée sur terre et qui ne sait
Pas comment s’envoler
Goût de bouillie et de banane
Tout l’espace qui fuit dans la cuisine
Ne rentrera plus jamais chez lui
Mais ces mains ne comprennent pas
Ce qu’elles capturent ainsi
Il faut se lever un matin
Et compter les jours
Bornes sur le chemin de l’amour
Toutes reliées
Autour du même horizon
L’espace trop court
D’une libération
Se lever
Et marcher
N’importe comment
Debout
Assis
A cheval sur les cérémonies
En catimini entre les habitudes
Broyer du pigment dans le noir
Patiemment se peindre
Un double approprié
Dans la lune d’argent.