(Note : Un extrait du "Journal littéraire" de Loup-de-lune, après son voyage en deuil de l'âme soeur, LIN Meilihua, au coeur de l'archipel de Zhoushan, dans la province du Zhejiang, en Chine, durant le mois de juillet 2016.)
C'était dans les derniers instants
Qui précèdent le soir
Un peu avant l'obscurcissement des choses
Je marchais
Les cigales m'entouraient
De leur stridence
Je marchais
Et distançais ta demi-soeur et son mari
Qui se donnaient la main
Qui s'enlaçaient
Pour passer plus aisément
Les accidents du terrain
Les marches d'escalier
Lorsque je suis arrivée
J'ai déposé un bouquet de roses
Sur ta tombe
En veillant à ce que ses corolles
Ne dérobent rien
De la calligraphie d'or
Qui t'appelle par ton nom
林
美
丽
花
Et puis ils étaient là
Ils ont tour à tour joint les mains
Incliné plusieurs fois le buste
Murmuré quelque prière
Et se sont écartés
Nous laissant face à face
Mon mutisme effaré
Et ton nom criant d'or
Ils parlaient entre eux
Et la nuance de leurs voix
Était comme un pastel
Sur la verte stridence des cigales
J'aurais pu me sentir
Au comble de la solitude
Pourtant au retour du cimetière
Encore étourdie du parfum des roses
Et des ors qui gravent
Je savais moi aussi
Ta main dans la mienne
Pour passer plus sereines
Je savais moi aussi
Nos longs enlacements
Pour passer plus aériennes
Les accidents de l'oubli
Le vertige de l'effacement
C'était un peu avant l'obscurcissement des choses
Dans les derniers instants
Qui précèdent le soir
Loup-de-lune
LIU Bizheng

C'était dans les derniers instants
Débuté par En hoir de Loup-de-lune, mai 12 2020 12:18
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