Claude Minière a proposé à Poezibao ces notes en écho au grand texte de Julien Starck autour dâun livre de François Leperlier :
Commentaire
Nous aurons bientôt plus de définitions de la poésie que de poésies. Revient-on par là à lâépoque de lâIdéalisme allemand (les frères Schelling, Novalis) où la philosophie (Hegel) sâimposait comme maîtresse de la poésie ? Revient-on au Surréalisme, pour lequel le poème était principalement création dâimages ?
La poésie est un fait de langue, qui atteint la langue, un acte dans la langue où celle-ci, par chance, par une « frappe heureuse » est portée à dire plus clairement, plus exactement quâon ne lâaurait pensé, quâon ne lâaurait « voulu ».
Nous chassons parfois des pensées que nous condamnons alors comme « abstraites » ou « métaphysiques ». Mauvaise raison. Hors de considérations canalisées, la poésie repose sur une expérience (je lâai, je lâai eue --- ou pas), une intuition. Rien dâab-strait, bien au contraire un trait réaliste, ici vivant. Ainsi : « Nous ne somme pas au monde » (Rimbaud) et « habiter le monde » (Hölderlin). Lâexpérience ne se maintient pas dans le cercle où nous plaçons communément nos débats.
Claude Minière
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