11 réponses à ce sujet

[Anwen]

Rosaces et corolles :
c'est nymphéas de glace
sous friselis d'aube tremblante.
Toute la nuit j'ai cherché
la Croix du Sud
Le ciel ici est trop haut.

L'air, diamant acéré,
me replonge des années en arrière.
Je voudrais entendre les claques
des lames sur la coque,
le chuintement des icebergs.
Le silence ici est trop fort.

Après la course de nuit,
attendre ici la relève,
face au froid qui assiège,
au vestige du sommeil--
membres-gours
et sang, un ton plus rouge.

Le soleil s'extirpe des crêtes
et soudain sur la neige,
entre leurs ombres violettes,
ces explosions d'oranger, de rose, l'émeraude du ciel--
Monet aveugle aux couleurs tâtonnantes, libres
Ou Picasso ?

Et plus tard goûter les brumes,
mesurer les blizzards--
leurs mitrailles de flocons--
à l'aune des khamsins.
Car du sable à la neige,
il est de folles errances.

[Hattie]

Contre-flets

Tintinnabulant épars

La fauche-étoile

(vertige)

Neiges découpées

 

Vous êtes allé vers

las-bas  __ étau de la pierre

Bleus refroidis

Ainsi   ___ le vide

Assolement esthétique

Évide l’objet

 

 

 

 

 

 

[Jped]

Ni lieu ni temps, l'aventure pure - comme les couleurs de Monet - d'où le sujet s'abstrait, entre vent du désert et latitudes glacées. A la recherche du passé ? d'une illusion? ou de soi-même?

[patricia moles]

Un poème qui vibre avec la nature, tantôt cruelle (le froid qui mord, le silence assourdissant...) , Mais aussi belle avec ses couleurs immaculées...
Merci pour cette lecture très agréable !
Amicalement,
Patricia.

[Anwen]

Merci à vous trois pour vos belles lectures et vos réflexions, parfois poétiques !

 

J'aime cette idée de contreflets, Hattie, encore qu'avec beaucoup plus de travail le triple miroir eût était bien mieux chiadé... ^^ Et j'aurais pu mieux me "dégager de Monet", comme dit JPed. J'ai eu la flemme d'enlever mes bottes pour aller me chercher ailleurs!

Et oui, Patricia, il y avait la nature au départ mais, après, elle a disparu !

 

Je note que vous m'avez fait la grâce de ne pas souligner la typo... Car s'en est une, au départ. Mais, à la relecture, je me suis dit que l'oranger avait plus de gueule... On se justifie comme on peut !  

[bɔētiane]

de près ou de loin

les mondes sont une géométrie

superbement cristallisée dans May Picture de Paul Klee (1925)

 

 

on éprouve ce quelque chose de boréal

             _dureté du minéral

     repêché des nacres antérieures

         constellations de flocons

                            et d'astres

 

quand il neige sur le sable

                    _piastres

          c'est vacuité du

 silence à l'ouïe des cétacés endormis

          >>> pour mieux saigner la couleur

 

quand apparaît le nymphéa de glace

          un ton plus rouge

                  plus rare

    c'est le murex et la moire

         >>> pour mieux désensabler la mémoire

 

 

puissant tableau, Anwen

                     merci : )

 

[Laurence HERAULT]

Mal d'altitude

 

Rosaces et corolles :
c'est nymphéas de glace
sous friselis d'aube tremblante.
Toute la nuit j'ai cherché
la Croix du Sud
Le ciel ici est trop haut.

L'air, diamant acéré,
me replonge des années en arrière.
Je voudrais entendre les claques
des lames sur la coque,
le chuintement des icebergs.
Le silence ici est trop fort.

Après la course de nuit,
attendre ici la relève,
face au froid qui assiège,
au vestige du sommeil--
membres gours
et sang, un ton plus rouge.

Le soleil s'extirpe des crêtes
et soudain sur la neige,
entre leurs ombres violettes,
ces explosions d'oranger, de rose, l'émeraude du ciel--
Monet aveugle aux couleurs tâtonnantes, libres
Ou Picasso ?

Et plus tard goûter les brumes,
mesurer les blizzards--
leurs mitrailles de flocons--
à l'aune des khamsins.
Car du sable à la neige,
il est de folles errances.

 

 

                                                         

                                                                                            Puissant tableau en effet...  Superbe !

[Anwen]

Merci Boé pour la fine poésie de ce beau commentaire !

Et merci Laurence pour vos appréciations et la tactitude (!) avec laquelle vous m'avez aidé à corriger les autres typos du texte... Je confirme que les changements d'altitude ne sont pas très bon pour mon cerveau... déjà que... ^^    

[DimDez]

Ah, te voilà repartie sur les sept mers. Cette fois-ci, laisse-nous donc une adresse aux antipodes, une poste restante even aux pôles, un numéro de taxiphone en Adélie ou en Baffin, il doit bien subsister quelques cabines émergeant du permafrost. Ce serait fou sinon.

[patricia moles]

Pas du tout ! Je suis formelle ! Il y a dans la dernière strophe plein de nature : le blizzard, la brune, les flocons, la neige, le sable ,.. ce ne sont pas des références à la nature, ça ?
Donc je maintiens le commentaire que j'ai fait plus haut !
Chaleureusement,
Patricia.

[Anwen]

euh... ben... si, en fait ! Rire.

C'est, comment dire ? Que j'avais envie de parler d'autre chose en écrivant, mais j'ai un peu oublié et les mots ont un de ces désordres ! Aucune discipline. Un jour, je ferai des brouillons... mais là, c'est la flemme qui l'emporte !  

[Cyraknow]

Un breton qui prend de l'altitude... ça donne de très jolis mots.