(Notes : 1. Le mot "parit" est une forme du très ancien verbe "parir", issu du latin parere et signifiant "engendrer, enfanter, mettre au monde" - au figuré "produire quelque chose". 2. Nous avons besoin ici d'un terme (encore) d'actualité pour évoquer précisément le... "confinement" de la jeune leucémique dans la chambre... Nous publierons plus tard dans ce mois de juin un poème intitulé "Charme des voilages"... les "voilages" clos, qui cependant en raison de leur translucidité s'ouvrent sur des visions "profuses", féeriques et transportantes, de couleurs, de formes, de mouvements, d'arabesques, de filigranes, de réfléchissements, pour les yeux qui savent les voir et les muer en mots... Ils sont véritablement imagiers... Nous ne pouvons que laisser la parole à un auteur que méditait souvent Loup-de-lune, Paul Valéry : "Que de choses tu n'as pas même vues (...) dans ta chambre où tu vis tant d'heures par jour ! - Regarde l'angle que fait cette arête de meuble avec le plan de la vitre. Il faut le reprendre au quelconque, au visible non-vu, - le sauver, - lui donner ce que tu donnes par imitation, par insuffisance de ta sensibilité, au moindre paysage sublime, coucher de soleil, tempête marine, ou à quelque oeuvre de musée. Ce sont là des regards tout faits. Mais donne à ce pauvre, - à ce coin, à cette heure et chose insipides - et tu seras récompensée au centuple."... Et puis aussi, clin d'oeil à Arthur, dans ces instants "artistes de la durée", oui, "l'est est réfutable", oui, "les aubes sont navrantes.")
Profusions
flambe un confus losange
bûcher sûr des répétitives épiphanies
et la hardiesse octroyée
parit les cristallins
à l'ondoiement
la prégnante croisure
livre sa traverse
des traits saillent
et se multiplient
des lignes les enclosent
pour cette inchoation de feuilles
lancéolées et caméléoniennes
leurs ascensions
parallèlement nagent
dans la diaphane cendre des voilages
et n'ont de cesse que ne soit réfuté l'est
Loup-de-lune
LIU Bizheng