Les deux pigeons de Paris…
Deux pigeons, de notre Paris,
Ils s’aimaient d’amour tendre,
leurs plumages étaient
D’un gris sale, couleur de cendre,
Ils fréquentaient notre ville
Depuis des temps lointains,
leur nourriture venait des Parisiens
Qui tendent leurs mains.
Le premier, un pigeon
Avec des taches marron, et laid
courait entre les bancs
Et le bac à sable, en mendiant
Les enfants essayaient
De l’attraper en le pourchassant
cherchant à le coincer
Par des cadeaux sans attraits
Le second tout aussi déplumé
Que le premier désigné
mais leurs amours étaient arrivés,
Le signe du printemps
Ils ne se séparaient jamais,
Symbole d’un amour suranné
les enfants jouaient
Et ils les regardaient de temps en temps
Leurs amours étaient connus
Comme le symbole la fidélité
mais les bancs et les trottoirs
Ils devaient souvent être décrotté
Un maire décida que cela était assez,
Ils devaient disparaître
les pigeons ignoraient les édiles
Et ils se révélaient opiniâtres
Un chasseur de pigeon
Fut nommé par le maire de Paris
ceux, qui voyaient
Seulement leurs salissures, furent ravis
Et le chasseur fit si bien,
Qu’en une année, plus de pigeon
mais l’âme des Parisiens fut triste
De leur entière disparition
Un Parisien complaisant
Se mit en quête de leur faveur
on choisit de beaux pigeons,
Des bisets aux plumages titrés
La race des pigeons était sauvée,
Pigeons de grandes qualités
mais nos deux pigeons du début
Ils réapparurent, sales et chieurs
Quelques années ont passé,
Il n’y a plus les beaux bisets
mais des pigeons sans pedigree,
mélange des gris et des marrons
Les Parisiens de toujours,
Ils se réhabituèrent alors à leurs pigeons
les pigeons sale et gris,
Avec leurs toutes les salissures, sans arrêts
Moralité si les pigeons
Il sont sales dégouttant et sans attrait
c’est une partie de notre paysage
De notre vieux Paris
Leur salissure serait
Cette longue absence sans préavis
si vous aimez Paris,
Aimez aussi ceux qui font partie du portrait
Bruno Quinchez un texte de 2003
un extrait de mes archives