Traductions inédites de poèmes de Nathaniel Mackey, extraits de School of Udhra, par Jean-René Lassalle. Voir la présentation du poète et sa bibliographie, en cliquant sur ce lien.
le ventre de Noutâ¦
le ventre de Nout enflé dâétoiles
corrompu de dieux. Sous
la neuve croissance annuelle de nos
paupières
les yeux inéclairés obligés à couler
viennent arpéger la lumière stellaire,
caresser
de la nuit la ruisselante
chevelure
Source : Nathaniel Mackey : School of Udhra, City Lights 1993. Traduit de lâanglais (américain) par Jean-René Lassalle.
Nutâs bellyâ¦
Nutâs belly bloated with stars
corrupt with gods. Beneath
our yearâs new growth of
eyelids
unlit eyes kept running
come strumming the starlight,
stroke
nightâs watery
locks
Source : Nathaniel Mackey : School of Udhra, City Lights 1993.
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Le jour numéro troisâ¦
Le jour numéro trois se dispersa en fragments.
Interminé quatrième⦠Incommençable cinquièmeâ¦
Désirant son retour mais heureux de lâavoir
abandonné, laissé partir en retenant
chaque souffle comme si câétait
ou devait être le dernier.
Gospel ré-activé. Vérité de bonhomme-alumette.
Chanté avec criquet coincé dans ma
gorge.
Langue enfoncée que je suçai chantant au travers
des fissures dans un mur qui sâécroule. Peut-être la
mienne, sinon à quelquâun dâautre.
Enfoncée
cette langue gonflée, folle beauté.
Celle de soi-même
Source : Nathaniel Mackey : School of Udhra, City Lights 1993. Traduit de lâanglais (américain) par Jean-René Lassalle.
Day threeâ¦
Day three fell away in fragments.
Unfinished fourth⦠Unbeginnable fifthâ¦
Wanting it back but glad one
gave it away, toâve let go holding
each breath as if it was
or would be oneâs last.
Warmed-over gospel. Stick-figure truth.
Sang with a cricket caught inside my
throat.
Stuck tongue I sucked singing thru
cracks in a falling wall. Maybe my
own, maybe someone elseâs
Stuck
tongue bloated, foolish beauty.
Oneâs own
Source : Nathaniel Mackey : School of Udhra, City Lights 1993.
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Chant de lâAndoumboulou 9
Récoltai la poussière dâune érodée trace de pas,
et roulai croyant quâau travers de débris jâentre
verrais lâavancée de soleils.
Semé les ruines de ce qui alors viendrait
dont les murs sâeffondrent
sâeffritent,
lâair est si fin derviché que le propre
rythme cardiaque
bourdonneâ¦
Bras haut levés dâun funambulisme osirien,
erratique
écluse de lune, béquillon de Legba.
Les
inbalancés danseurs de Toth, larges pupilles
interprétant,
leur livre : les braises éparpillées
du crépuscule.
Frais bourgeon de musc immergé dans
lâétoffe sans limites, amarrée
abondance de nuages recueillant
des lacs pour nos
paumes en coupes. Nos paumes qui préservent,
leurs eaux boueuses jouxtant
la racine de lâaxe du monde
entrainent
de notre vaisseau, notre litière les soufflées
graines de sueurâ¦
Le corps flotte. Les gens de lâancien temps chantent,
disent quâest blessée la lumière que mangent les anges,
longent en leur doux murmure les
rives
de la rivière belle,
Pain de cendre, un lit en
dents
de caïman
Source : Nathaniel Mackey : School of Udhra, City Lights 1993. Traduit de lâanglais (américain) par Jean-René Lassalle.
Song of the Andoumboulou 9
Took the dust of an eroded footprint,
rolled as if thru dirt Iâd
see the coming forth of suns.
Sowed ruins of what by then would
whose walls collapse and
crumble,
dervished air so thin oneâs
heartbeats
humâ¦
Uplifted arms of an Osirian ropewalk,
erratic
moonsluice, Legbaâs crutch.
The
unswung dancers of Thoth, wide-eyed
interpreters,
their book the loosed embers
of dusk.
New bud of musk immersed in
limitless cloth, moored
abundance of clouds collecting
pools our
palms cupped. Our palms keep,
their muddied waters near
the root of the world-axis
tug
our boatâs, our bed of sweatâs
blown seedsâ¦
The body floats. The oldtime people sing,
say hurt is light angels eat,
come whispering meekly by the
banks
of the beautiful river,
Bread of ash, bed of
caimanâs
teeth
Source : Nathaniel Mackey : School of Udhra, City Lights 1993.
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