En septembre le vent
tremble lentement et descend
très sévère, en flèche, vers des terres
ensemencées de rêve.
Erre entre les herbes, cherche les sentes
relevées de tes perte de sens.
Le temps perce tes pensées.
Le vent te presse de te délester.

#1
Posté 03 août 2020 - 09:15
- le hamster, caillou caillasse, DimDez et 4 autres aiment ceci
#2
Posté 04 août 2020 - 07:10
J'aime beaucoup les sonorités de ce poème à l'unique voyelle !
- Laurence HERAULT aime ceci
#4
Posté 04 août 2020 - 10:17
Ca marche aussi pour décembre... zut !
Blague à part, je prends !
Je te conseille d'aller voir aussi du côté de la météo marine (la vraie, pas la chanson!), très poétique.
J'ai toujours rêvé décrire ça: https://www.youtube....h?v=MUpfElWOF1Q
- Laurence HERAULT aime ceci
#5
Posté 04 août 2020 - 10:28
Ah ! Toute mon enfance fut bercée par la météo marine de France inter. De ma petite ville de banlieue parisienne, je me retrouvais projeté en haute mer avec cette diction et cette syntaxe mystérieusement codifiée, c'était merveilleux.
- Hattie, Anwen et Laurence HERAULT aiment ceci
#6
Posté 05 août 2020 - 06:38
... il y avait d’envoûtant (sur France Inter) le bulletin suave de la météo marine, oui.
Mais également, le soir, celui plus opaque, intriguant, de la Bourse, avec ses mondes inconnus, ses villes mystérieuses et lointaines, ses codes énigmatiques,
ces ‘ à l’ouverture, à la fermeture ‘, sur un ton caverneux qui me semblait neutre et grave à la fois, tant certains adultes prêtaient l’oreille et faisaient faire silence.
#7
Posté 05 août 2020 - 07:00
Ah ! Toute mon enfance fut bercée par la météo marine de France inter. De ma petite ville de banlieue parisienne, je me retrouvais projeté en haute mer avec cette diction et cette syntaxe mystérieusement codifiée, c'était merveilleux.
Faut dire que l'hectopascal répété (déjà la série) ça a dû particulièrement aider au rêve __
- Anwen aime ceci
#8
Posté 05 août 2020 - 07:48
- bɔētiane, Anwen et Laurence HERAULT aiment ceci
#9
Posté 05 août 2020 - 12:15
J'vais vous mettre d'accord : au Niger, si tu veux une pression, tu demandes une conjoncture !
Comme quoi !
C'est p'us une série : c'est un cercle !
#10
Posté 05 août 2020 - 12:58
#12
Posté 05 août 2020 - 01:58
#13
Posté 05 août 2020 - 03:34
Je crains que ce soit irréversible __
#15
Posté 05 août 2020 - 06:26
Votre verre, pris pour cible, s'est-il brisé comme un éclat d'ire?
#16
Posté 06 août 2020 - 07:58
C'est le patron du bar, à coup sûr. Il a vu qu'il avait là un bon client. Il s'est dit : "si l'irréverse ire son verre, il y reviendra au pire !" et toc ! L'irréversion m'a empli le gosier. Il fallait bien reprendre, non ?
#17
Posté 06 août 2020 - 09:41
' Bien sûr que je suis de gauche ! Je mange de la choucroute et je bois de la bière '
Jacques Chirac
#18
Posté 06 août 2020 - 10:17
Puisqu'il est question de Jacques Chirac, quel meilleur hommage lui rendre (en ne gardant que le meilleur de l'homme, choucroute, bière et... Boulez \o/)
#19
Posté 07 août 2020 - 06:34
j'aime assez votre persistance __
#20
Posté 07 août 2020 - 07:00
Je n'y puis rien si Jacques Chirac admirait particulièrement cette oeuvre !
Il m'a fallu des années pour en débrouiller l'énigme. Je savais de longue date qu'il la citait comme son oeuvre préférée du répertoire musical. Ce qui ne l'empêchait pas, à côté de ça, de soutenir que la musique qu'il appréciait le plus au monde était la musique militaire.
De même, il pouvait dire qu'il avait relu tout Saint-John Perse en une nuit. De l'autre côté, les témoins le décrivaient passant ses dimanches à regarder des combats de sumos en buvant de la bière (tout cela, ce sont de vieux souvenirs de lecture du Canard enchaîné).
J'en étais jusqu'en 2002 à considérer que ses déclarations concernant Le marteau sans maître était de pur opportunisme. Ce qui m'a troublé, c'est un numéro du Monde de la musique (me semble-t-il) qui avait entrepris d'interroger les candidats à la présidentielle sur leurs amours musicales. La réponse de Chirac n'avait pas varié : toujours Le marteau sans maître. Et dans des termes assez précis pour faire pencher la balance du côté de la sincérité, cette fois. Il évoquait, en particulier, les réminiscences asiatiques de l'oeuvre.
Je doute que cela ait pu lui être soufflé par un conseiller en communication. Si cette dimension est bien cernée par la musicologie, rares étaient les analyses de l'oeuvre susceptibles d'atteindre le grand public, alors.
La passion bien réelle de Jacques Chirac pour le Japon, son amitié avec Zao Wou-Ki et la grande estime dans laquelle l'artiste le tenait, précisément du fait de son excellente connaissance des cultures asiatiques, ont achevé de me convaincre. Je n'en ai pas plus de considération pour l'homme politique mais, du point de vue de la complexité humaine du personnage, de la sorte de "vérité intime" que sacrifie quasi obligatoirement tout homme politique pour accéder au "pouvoir", il y a là quelque chose de fascinant et de quasi romanesque.
Ce privilège de la résonance, qui lie entre elles pratiquement toutes les traditions musicales de l'Asie du sud-est et jusqu'aux hauteurs de l'Himalaya, on en retrouve la puissante impression dans Pli selon pli comme dans Rituel Les oeuvres plus récentes ont plutôt privilégié la couleur orchestrale - et ce mot ne doit pas être pris ici comme une vertu décorative. L'invraisemblable ...explosante-fixe... est un véritable océan de couleurs orchestrales.
Et un océan qu'agitent de sévères tempête. Encore une révolte des hectopascals :-)
#21
Posté 07 août 2020 - 10:51
A l'écoute (socle)
_ déstabilisée
mais l'impression d'être
face /
A des forces organisatrices
(peut-être ce qu'aimait également Chirac dans la musique militaire)
#22
Posté 07 août 2020 - 11:32
#23
Posté 07 août 2020 - 12:31
Bonjour, je suis en vacances, mais je tenais à rappeler qu'on peut en fait entendre 4 voyelles différentes dans le bout de texte tout en haut de ce long fil. Le français a du enfoncer ses 14 voyelles dans les 5 graphèmes latins, utiliser le "e" en disant que c'est une seule voyelle, c'est un peu un arrangement avec la réalité. Par contre, c'est bien un lipogramme des autres graphèmes vocaliques.
Cela n'enlève cependant rien au talent de l'auteur ni à la beauté du dit texte.
#24
Posté 07 août 2020 - 04:35
Je vois bien la chorégraphie de l'armée qui défile là-dessus. A mon avis, c'est la clé de la paix universelle \o/
Sûr ! ça partirait dans tous les sens _
... de l'armée qui se délite là-dessus __
#25
Posté 07 août 2020 - 07:26
Bonjour, je suis en vacances, mais je tenais à rappeler qu'on peut en fait entendre 4 voyelles différentes dans le bout de texte tout en haut de ce long fil. Le français a du enfoncer ses 14 voyelles dans les 5 graphèmes latins, utiliser le "e" en disant que c'est une seule voyelle, c'est un peu un arrangement avec la réalité. Par contre, c'est bien un lipogramme des autres graphèmes vocaliques.
Cela n'enlève cependant rien au talent de l'auteur ni à la beauté du dit texte.
Merci du passage !
Effectivement l'unicité du graphème n'est pas l'unicité du phonème qui peut même faire entendre un "a" dans le cas (unique, je crois ?) de "femme". J'étais parti à rebours de Pérec (j'ai vu ensuite qu'il avait fait des essais de lipogrammes exclusivement composés d'e). Curieusement, cette contrainte plus radicale que l'exclusion d'une voyelle m'a paru plus féconde. Il y a dans l'arbitraire et dans la radicalité de cette contrainte quelque chose qui la rapproche de la règle dodécaphonique. Et puis il y a quelque chose de fascinant, qui est la destruction de tout l'appareil de la langue. Il ne reste qu'un pronom personnel, on ne peut guère utiliser que le présent de l'indicatif, tous les registres lexicaux sont réduits à quelques termes. Je pense beaucoup à Saussure en m'adonnant, de loin en loin, à cet étrange exercice. Ce n'est plus une contrainte. C'est une discipline. Pérec en est désormais moins l'inspirateur que Saussure qui écrivait (quand il arrivait à finir une phrase) : "Le hasard crée ce qui deviendra significatif". L'effroyable accident d'une langue réduite à une brassée de mots engendre du sens, qu'il s'agit de laisser infuser (trente ans d'infusion pour ce qui me concerne). Plus remarquable encore, cette note (presque complète) où le linguiste indique :
"Ainsi, dans une langue composée au total de deux signes, ba et la, la totalité des perceptions confuses de l'esprit viendra NECESSAIREMENT se ranger ou sous ba ou sous la. L'esprit trouvera, du simple fait qu'il existe une différence ba / la et qu'il n'en existe pas d'autre, un caractère distinctif lui permettant régulièrement de tout classer sous le premier ou sous un des deux chapitres (par exemple la distinction de solide et de non solide) ; à ce moment la somme de connaissance positive sera représentée par le caractère commun qu'il se trouve avoir attribué aux choses ba et le caractère commun qu'il se trouve avoir attribué aux choses la ; ce caractère est positif, mais il n'a jamais cherché en réalité que le caractère négatif qui pût permettre de décider entre ba et la ; il n'a point essayé de réunir et de coordonner, il a uniquement voulu différencier. Or et enfin il n'a voulu différencier que parce que le fait matériel de la présence du signe différent qu'il a reçu l'y invitait et l'y amenait impérativement, en dehors du son. "
F. de Saussure, « Note 29j » (établie par Simon Bouquet et Rudolf Engler), citée par Jacques Geninasca, in « "Signe", "forme-sens", formant », L'Herne, n°76, 2003, pp.221-222.
.
C'est exactement là où j'en suis. A écrire ba et la pour dire quoi, au fait ?
Qu'il fait trop chaud, sûrement. A la vôtre !
#26
Posté 07 août 2020 - 08:05
L'esprit trouvera, du simple fait qu'il existe une différence ba / la et qu'il n'en existe pas d'autre, un caractère distinctif
>>> le phonème donc_
mais au delà de son caractère distinctif, et dans mon petit cerveau ramolli par un 40°, je trouve que le phonème dit follement autre chose
_il dit l'empreinte de relevé de septembre^^
#27
Posté 07 août 2020 - 08:27
Boé, te voilà prise dans la toile binaire de la paire minimale. Pour une auteure de la 3e dimension, c'est un comble, non ?
Scal, j'ai cherché une femme, ou même un simple [œ] de bon ou malheur. Mais je n'ai pas trouvé. C'est là tout votre talent ! Moi, dans votre contrainte, je n'aurais pas su m'empêcher de faire le mariole en virtuosant les 6 phonèmes du graphèmes, sans compter le schwa, qui de toute façon ne compte pas. Mais vous, non, modeste, sûr de vous, en maitre zen, vous méprisez le plein la vue, et c'est votre force. Je vous envie tellement, parfois. Et voilà, j'en ai encore trop dit.
#28
Posté 07 août 2020 - 08:48
ah ben et zut de zut >>> je recommence le comm parce que vos deux avatars se confondent^^
non-non, je ne maîtrise rien Dez (certainement pas la 3D, voyons
et trouve justement que le jeu binaire (très théorique _CIA) de Saussure occulte tout le jeu d'empreintes que disent les mots
pour tout vous dire, voici ce que j'entends dans l'écrit de Serios >>>
le mouvement / l'impact / les ans, trente disait-il / un gémisse-vent
#29
Posté 07 août 2020 - 09:05
Boé, te voilà prise dans la toile binaire de la paire minimale. Pour une auteure de la 3e dimension, c'est un comble, non ?
Scal, j'ai cherché une femme, ou même un simple [] de bon ou malheur. Mais je n'ai pas trouvé. C'est là tout votre talent ! Moi, dans votre contrainte, je n'aurais pas su m'empêcher de faire le mariole en virtuosant les 6 phonèmes du graphèmes, sans compter le schwa, qui de toute façon ne compte pas. Mais vous, non, modeste, sûr de vous, en maitre zen, vous méprisez le plein la vue, et c'est votre force. Je vous envie tellement, parfois. Et voilà, j'en ai encore trop dit.
Oh la la :-)
Je ne fais qu'infuser ! Le résultat m'importera toujours moins que l'expérience. Mais le mépris ? J'essaie de la réserver à la méchanceté. Silence n'est pas toujours mépris.
Au fait, puisqu'on est dans le zen
- Anwen aime ceci
#30
Posté 08 août 2020 - 06:24
Le phonème sans maître c'est un peu aussi le marteau sans maître __
C'est vach'ment créatif _ fluide, ouvert, vital, libre, explosif, désobéissant, transgressif, évolutif, désobéissant (tiens encore ! ;-)
______ enfin bref (trace) percutant -