oriflammes immaculés
au-dessus de la mêlée
et des lances dressées,
fines lames du feuillage
en rangs serrés
prêtes au combat
pour le triomphe
de leur cause,
et de leur étendard
foisonnement végétal
d'un vert insolent
qui demeure, immuable,
après le deuil
de l'inflorescence,
dans l'attente
du printemps prochain
comme
les murs de la forteresse
dont le vieux roi est mort
mais qui restent debout
dans l'attente du sacre
d'un héritier
ou ces fidèles qui,
depuis des siècles
ou même des millénaires,
en armes
et la bouche pleine
de prières,
ont foi dans le retour
de l'iman caché
ou d'un nouveau Messie
venus pour les sauver
nous aussi, nous savons
que du feuillage aiguisé,
de ces limbes si purs,
naîtront à nouveau
des étendards blancs
dressés pathétiquement
vers le ciel