C'est comme au paradis. Ya le journal sur la table, les croissants de lune, les pains du four, les soleils d'été, les petits-déjeuners. Ya le foot aussi, mes billes, mon insouciance, les aiguillons tombés au sol. Dehors on s'exclame : "tournoi internationale de judo poids feuille de pin". C'est la meilleure partie : les uns font tomber les autres, certains perdent la tête, d'autres finissent écartelés, le sang jaillit et c'est plus trop du judo, mais c'est enthousiasmant. Il y a des millions de participants alors on en a pour des lustres. Ca tombe bien car on a le temps.
Les semaines s'allongent à l'infini, le soleil brûle mille heures de suite, la piscine rafraîchit continuellement mes petits pieds tout blancs. Peut-être bientôt j'apprendrai des tours de magies, ferai des mots-flechés, peindrai sur quelques cailloux et ça en vaudra la peine et j'aurai tout mon temps.
Ce soir on joue de ce jeu de cartes aux noms idiots ; après on ira voir le village, son église mais seulement de l'extérieur, et demain toujours des choses à apprendre, des jouets à gagner, la mer à embrasser, les nuages à rattraper. Et puis je voudrai enlacer ma mère en chuchotant à ses oreilles, et puis je fuirai mon père quand il parlera un peu trop fort, et puis je chuchoterai seul dans ma chambre à mes amours imaginaires, aux chats gracieux qui se prélassent sur les murs et aux cafés que je boirai quand je serai scientifique.
Abouillie
Débuté par gab, oct. 12 2020 09:49
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